La Commission européenne a révélé les tenants de sa nouvelle stratégie pour répondre aux risques pesant sur sa sécurité économique, mardi 20 juin. Parmi les menaces identifiées, la Chine occupe très clairement le devant de la scène.

La Commission européenne dévoile mardi sa stratégie pour répondre de façon plus musclée aux risques pesant sur sa sécurité économique, avec notamment la Chine en ligne de mire.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait évoqué en mars, lors d’un discours sur les relations UE-Chine, de potentielles restrictions sur certains investissements ou exportations sensibles.

De nombreuses mesures ont déjà été adoptées. L’Union européenne a approuvé début juin la création d’un instrument commun visant à punir tout pays utilisant des sanctions économiques pour faire pression sur un de ses membres, comme l’a fait Pékin contre la Lituanie.

D’autres dispositions sont proposées comme le renforcement du filtrage des investissements étrangers dans l’UE, le contrôle des exportations sensibles et le contrôles des investissements hors de l’UE qui risquent de provoquer des fuites de technologies, a-t-on indiqué de source diplomatique.

La stratégie présentée mardi, que la Commission n’a pas explicitement décrite comme une réponse à Pékin, identifiera les risques économiques pesant sur l’UE et les solutions possibles pour y faire face.

Ce plan, qui s’éloigne de l’approche libre-échangiste de l’Union européenne, traditionnellement très ouverte à la concurrence mondiale, a fait naître des inquiétudes chez certains Etats membres sur une poussée protectionniste. Les actions doivent être " proportionnées, précises et ciblées ", a-t-on précisé de source européenne.

Les Européens ont réalisé la nécessité de lutter contre leurs dépendances, en matière notamment de principes actifs de médicaments, de semi-conducteurs et de métaux nécessaires à la transition énergétique.

L’UE veut aussi tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, qui a montré sa trop grande dépendance au pétrole, au gaz et au charbon russes et l’a conduite à chercher de nouvelles ressources.

Les dirigeants européens discuteront de ces projets lors d’un sommet à Bruxelles la semaine prochaine.

Malo Pinatel, avec AFP