Rafael Grossi, chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), devrait arriver lundi en Iran, où il prendra la parole lors d’une conférence et rencontrera des responsables pour discuter du programme nucléaire de Téhéran.

Cette visite intervient dans un contexte de tensions régionales accrues et alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) reproche à l’Iran son manque de coopération en matière d’inspections et d’autres questions en suspens.

M. Grossi, directeur de l’AIEA, devrait prononcer un discours lors de la première conférence internationale sur la science et la technologie nucléaires organisée en Iran.

Cet événement de trois jours, qui débute lundi, se tient dans la province d’Ispahan, où se trouve l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz et où des frappes attribuées à Israël ont eu lieu le mois dernier.

L’AIEA et les responsables iraniens n’ont signalé aucun dommage aux installations nucléaires après l’attaque d’Ispahan, largement considérée comme la réponse d’Israël à la première attaque directe de l’Iran contre son ennemi juré quelques jours plus tôt, laquelle était elle-même une riposte à une attaque meurtrière contre le consulat de Téhéran à Damas.

Durant sa visite, M. Grossi devrait rencontrer des responsables iraniens, notamment le chef du département nucléaire de la république islamique, Mohammad Eslami.

L’Iran a suspendu son respect des limites imposées aux activités nucléaires dans le cadre d’un accord historique conclu en 2015 avec les grandes puissances, après que les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord en 2018 et ont réimposé des sanctions radicales.

Les tensions entre l’Iran et l’AIEA ont éclaté à plusieurs reprises depuis l’échec de l’accord. Les efforts de médiation de l’UE ont jusqu’à présent échoué tant à ramener Washington à bord qu’à inciter Téhéran à se conformer de nouveau aux termes de l’accord.

Téhéran a toujours nié avoir l’ambition de développer des armes nucléaires, insistant sur le fait que ses activités atomiques étaient entièrement pacifiques.

En février, l’AIEA a déclaré dans un rapport confidentiel vu par l’AFP que le stock estimé d’uranium enrichi de l’Iran avait atteint 27 fois la limite fixée dans l’accord de 2015.

Dimanche, l’agence de presse officielle iranienne, IRNA, a déclaré que la visite de M. Grossi constituait "une opportunité pour les deux parties de partager leurs préoccupations", notamment en ce qui concerne les inspecteurs de l’AIEA.