Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'aurait aucun accès aux sites nucléaires iraniens bombardés lors de la guerre avec Israël tant qu'aucun accord n'aura été conclu avec cette organisation.
«Les installations attaquées ont leur propre histoire, et tant qu'une décision n'aura pas été prise et qu'une conclusion n'aura pas été trouvée entre nous, l'AIEA et d'autres (parties), la coopération n'est pas possible», a-t-il déclaré dans une interview à l'agence Khabar Online diffusée jeudi.
Dans cet entretien réalisé avant l'adoption jeudi d'une résolution par l'AIEA, M. Araghchi n'a pas précisé ce qu'impliquerait un tel accord.
La résolution appelle Téhéran à coopérer «en fournissant les informations et l'accès» à ses installations nucléaires demandés par l'agence.
Mi-juin, Israël avait lancé une campagne de bombardements sans précédent contre l'Iran, déclenchant une guerre de douze jours au cours de laquelle les États-Unis avaient brièvement participé en menant des frappes contre des installations nucléaires iraniennes.
Dans la foulée, Téhéran avait suspendu sa coopération avec l'AIEA et interdit l'accès des inspecteurs aux sites visés, accusant l'agence de partialité.
Accusé par des pays occidentaux et Israël de vouloir se doter de la bombe atomique, Téhéran dément et affirme développer le nucléaire pour des besoins civils.
«Le fait qu'ils soient venus attaquer, qu'ils soient partis (...) et que maintenant l'agence vienne préparer pour eux un rapport indiquant où cela a été frappé, ce qui s'est passé et l'ampleur des dégâts, ce n'est pas possible, ce n'est clairement pas raisonnable», a estimé le ministre iranien, dans son entretien.
En septembre, l'Iran et l'AIEA avaient conclu un nouveau cadre de coopération, mais Téhéran l'avait jugé caduc quelques semaines plus tard après que le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont déclenché le rétablissement de sanctions de l'ONU levées après l'accord nucléaire de 2015.
La guerre a également interrompu les discussions entre Téhéran et Washington entamées en avril, lors desquelles les deux parties s'opposaient notamment sur le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium.
Depuis le conflit, l'Iran répète être disposé à reprendre les négociations seulement si elles se tiennent sur un «pied d'égalité» et dans le respect des intérêts mutuels.
Dans son entretien, M. Araghchi a estimé que les exigences américaines demeuraient «préjudiciables à nos intérêts nationaux», excluant toute discussion sur le programme balistique iranien ou d'autres «capacités de défense».
«Négocier, par exemple, sur les missiles -pour les réduire, en diminuer la portée ou le nombre- il n'y a pas de trahison plus grande», a-t-il déclaré.
Il a ajouté que les discussions avec les gouvernements européens n'étaient «plus utiles» depuis qu'ils ont déclenché le mécanisme de rétablissement des sanctions.
L'accord nucléaire de 2015, qui prévoyait un allégement des sanctions en échange de restrictions sur le programme nucléaire iranien, a expiré en octobre. Il avait toutefois été largement torpillé lorsque Washington s'en était retiré durant le premier mandat de Donald Trump.
AFP



Commentaires