Les deux mois de guerre au Soudan entre l’armée et les paramilitaires ont forcé plus de 2,5 millions de personnes à fuir selon l’ONU. Au Darfour, les combats se poursuivent depuis plusieurs jours et les corps jonchent les rues.

Plus de deux mois de guerre entre armée et paramilitaires ont forcé plus de 2,5 millions de personnes à fuir leur maison au Soudan, a annoncé l’ONU mardi, notamment au Darfour où des corps jonchent les rues.

Si le calme règne dans la capitale Khartoum, au troisième jour d’une trêve qui expire mercredi matin, la ville d’El-Geneina, dans la région du Darfour, frontalière du Tchad, est le théâtre depuis plusieurs jours des plus violents combats.

Le conflit qui a éclaté le 15 avril entre l’armée, commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, a fait plus de 2.000 morts dans le pays, selon un bilan de l’ONG Acled.

Le département d’État américain a cité le 15 juin des estimations de groupes locaux, faisant état de 1.100 personnes tuées à El-Geneina, la capitale de l’État du Darfour-Ouest, où des corps sans vie sont visibles dans les rues alors que les magasins, souvent cibles de pillages, restent fermés.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux mardi, le général Daglo a dénoncé " un conflit tribal " à El-Geneina, affirmant avoir donné comme instruction à ses hommes " de ne pas intervenir " et accusant l’armée de " créer la sédition en distribuant des armes ".

Quelques affaires sous le bras, soumis à des fouilles imposées par des hommes armés, les habitants fuient en longues colonnes vers le Tchad, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest, sous les tirs croisés des militaires, paramilitaires, combattants tribaux et civils armés.

Depuis vendredi, " 15.000 Soudanais, dont près de 900 blessés " ont fui vers Adré, au Tchad, selon Médecins sans frontières (MSF). " Les violences se sont intensifiées, les gens vivent dans la peur constante d’être pris pour cibles ", explique Konstantinos Psykakos, coordinateur de projet de MSF, de retour d’Adré.

Selon l’ONU, plus de 150.000 personnes ont trouvé refuge au Tchad.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP