L’ONU n’avait toujours pas repris l’acheminement de l’aide humanitaire vers les zones rebelles situées dans le nord-ouest de la Syrie, selon les déclarations d’un responsable, vendredi 14 juillet. Les conditions posées par Damas, qui a indiqué rouvrir jeudi le poste-frontière de Bab al-Hawa, seraient actuellement en train d’être étudiées par le secrétariat général de l’organisation.

L’ONU n’a pas repris son aide humanitaire vers le nord-ouest de la Syrie via le poste frontière de Bab al-Hawa, a indiqué vendredi un porte-parole, précisant toujours examiner les " modalités " de l’autorisation de Damas d’utiliser ce passage après l’expiration du mandat de l’ONU.

" Il n’y a pas eu de passage d’aide humanitaire de l’ONU à Bab al-Hawa ", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

" Nous consultons divers partenaires. Nous regardons les modalités indiquées dans la lettre " des autorités syriennes, a-t-il ajouté.

La Syrie a annoncé jeudi autoriser pour six mois l’ONU à utiliser le poste-frontière de Bab al-Hawa, entre la Turquie et la Syrie, pour acheminer une aide humanitaire vitale pour des millions de personnes vivant dans les zones rebelles du nord-ouest du pays.

Cette annonce faisait suite à l’expiration lundi du mandat du mécanisme transfrontalier de l’ONU permettant depuis 2014 d’acheminer cette aide vers les zones rebelles sans autorisation de Damas. La Russie, allié clé de Damas, avait mis mardi son veto à une prolongation de neuf mois du mécanisme.

Selon l’ONU, quatre millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie, des femmes et des enfants pour la plupart, ont besoin d’aide humanitaire pour survivre après des années de conflit, de chocs économiques, d’épidémies et de pauvreté grandissante aggravée par des séismes dévastateurs. Le mécanisme qui a expiré lundi permettait d’aider 2,7 millions de personnes chaque mois. (AFP)

La lettre des Syriens précise que le passage de l’aide humanitaire par Bab el-Hawa doit se faire " en pleine coopération et coordination avec le gouvernement ".

Elle demande également une supervision par le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge arabe syrien et souligne que les Nations unies " ne doivent pas communiquer avec les organisations et groupes terroristes du nord-ouest de la Syrie "

Malgré l’expiration de ce mécanisme, deux autres points de passage sont toujours opérationnels, autorisés directement par le président Bachar al-Assad après les séismes de février.

Mais le poste frontière de Bab al-Hawa voit transiter 85% de l’aide humanitaire de l’ONU vers les zones rebelles.

Georges Haddad, avec AFP