Le Kremlin a averti que poursuivre les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, comme proposé par Kiev, présenterait des risques sécuritaires.

Poursuivre les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, comme proposé par Kiev, poserait " certains risques " sécuritaires, a mis en garde le Kremlin mardi, après le refus de Moscou de prolonger l’accord international qui les autorisait.

Quelques heures après le retrait russe de cet accord crucial pour l’alimentation mondiale, M. Peskov a accusé Kiev d’utiliser le couloir maritime destiné jusque-là à l’exportation des céréales ukrainiennes " à des fins militaires ".

Le porte-parole du Kremlin a également qualifié d' "éhontée " la position des pays européens qui, à ses yeux, n’ont pas permis de remplir les conditions de l’accord pour la partie russe, menant ainsi au retrait de Moscou.

La Russie estime que l’accord n’a pas permis de lever les entraves et sanctions pesant sur ses propres exportations de céréales et d’engrais, comme cela aurait dû être le cas.

Dmitri Peskov a également assuré que Moscou se tenait " sans aucun doute " prêt à exporter ses céréales gratuitement aux pays africains qui en ont le plus besoin.

Cette proposition sera notamment discutée avec les partenaires africains du Kremlin lors du prochain sommet Russie-Afrique prévu fin juillet à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), a-t-il indiqué.

Le président français Emmanuel Macron a jugé mardi que le président russe Vladimir Poutine avait fait " une énorme erreur " en mettant un terme à la participation de Moscou à l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes.

" Il a décidé de faire de la nourriture une arme (…) Je pense que c’est une énorme erreur ", a déclaré M. Macron, qui s’exprimait en anglais, à l’issue d’un sommet à Bruxelles entre les dirigeants des pays de l’Union européenne et d’Amérique latine.

Mettre fin à l’accord sur les céréales montre que " le roi est nu, pour ne pas dire le tsar ", a ajouté le chef de l’Etat lors d’une autre réponse, en français.

" Nous voyons très clairement que la Russie a décidé (…) d’affamer des pays déjà en difficulté ", a-t-il martelé.

Plus tôt mardi, l’armée ukrainienne avait elle affirmé que " six missiles Kalibr " russes avaient visé Odessa, précisant toutefois qu’ils ont été détruits par la défense aérienne mais que l’onde de choc et les débris des missiles " ont endommagé les infrastructures portuaires et plusieurs habitations privées ".

Pierre Daccache, avec AFP