Le président russe Vladimir Poutine ne se rendra pas au sommet des Brics prévu fin août à Johannesburg, selon un communiqué de la présidence sud-africaine publié mercredi 19 août. Visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, celui-ci aurait dû être arrêté à son arrivée par les autorités sud-africaines, membres de l’organisation judiciaire.

Le président russe Vladimir Poutine ne participera pas au sommet des Brics fin août à Johannesburg, a annoncé mercredi la présidence sud-africaine, mettant fin à des mois de spéculations sur le sujet et à un épineux dilemme pour Pretoria.

L’Afrique du Sud préside le groupe des Brics (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde et Russie), et accueillera du 22 au 24 août le 15e sommet de ces puissances émergentes, auquel M. Poutine était convié.

Mais le président russe est visé depuis mars par un mandat de la Cour pénale internationale (CPI) pour le crime de guerre de " déportation " d’enfants ukrainiens depuis l’invasion de l’Ukraine, des accusations que Moscou rejette en bloc.

En tant que membre de la CPI, l’Afrique du Sud est théoriquement censée arrêter M. Poutine s’il entre sur son territoire.

Mais Pretoria reste proche de Moscou, et a refusé de condamner l’invasion russe de l’Ukraine

Les leaders de tous les autres pays membres des Brics seront eux présents au sommet, a par ailleurs précisé Vincent Magwenya.

L’affaire de la venue ou non de M. Poutine a pris un tour judiciaire en Afrique du Sud car le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a demandé à la justice de forcer le gouvernement à s’assurer que le président russe serait arrêté et livré à la CPI s’il mettait le pied dans le pays.

Arrêter Vladimir Poutine serait une " déclaration de guerre " à la Russie et menacerait " la sécurité, la paix et l’ordre de l’Etat " sud-africain, a estimé M. Ramaphosa.

Pretoria a depuis longtemps affiché sa volonté de rester neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine, et a été accusé de pencher en faveur de Moscou.

Certains responsables sud-africains craignaient que la réception de M. Poutine soit vue comme un signe de soutien à la Russie, et ne menace les importants liens économiques et commerciaux de l’Afrique du Sud avec les Etats-Unis et l’Europe, farouches opposants du président russe.

Malo Pinatel, avec AFP