Dans une allocution devant le Congrès américain, le président israélien Isaac Herzog a défendu la démocratie dans son pays et mis en garde contre l’antisémitisme, mercredi 19 juillet. L’intervention de M. Herzog s’inscrit dans un contexte politique difficile en Israël, autour de la réforme judiciaire controversée menée par le gouvernement.

Le président israélien Isaac Herzog a défendu avec force mercredi devant le Congrès américain la démocratie dans son pays malgré la controverse autour d’une réforme judiciaire, mettant en garde ceux qui critiquent Israël au risque de tomber dans l’antisémitisme.

Le président Herzog, figure respectée au rôle essentiellement protocolaire, est bien moins clivant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, mais sa visite aux Etats-Unis n’en suscite pas moins des remous au sein du parti démocrate du président Joe Biden.

Des élus démocrates ont ainsi dénoncé la " dérive " démocratique en Israël ainsi que la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens occupés.

Certains ont d’ailleurs boycotté le discours du président israélien, et neuf d’entre eux ont voté mardi contre une résolution adoptée à la Chambre des représentants, à majorité républicaine, condamnant l’antisémitisme et assurant le soutien sans faille des Etats-Unis à Israël.

La visite de M. Herzog intervient alors que des milliers d’Israéliens se mobilisent presque au quotidien pour dénoncer le projet de réforme judiciaire porté par le gouvernement de M. Netanyahu, vu comme une menace pour la démocratie, et que Washington observe avec inquiétude.

Le président américain Joe Biden, qui a reçu la veille son homologue israélien à la Maison Blanche, a lui-même encore exhorté mercredi le gouvernement israélien à ne pas " précipiter " ses réformes et à procéder avec prudence.

Lors de sa visite de deux jours, Isaac Herzog n’a eu de cesse de vanter la " force " de la démocratie dans l’Etat hébreu, sans nier des difficultés.

Dans son allocution au Congrès, Il a encore évoqué son " désir profond " de parvenir à la paix avec les Palestiniens tout en jugeant " moralement honteuses " les célébrations d’attaques terroristes contre des Israéliens, et appelé la communauté internationale à faire front face à l’Iran, " le plus grand défi posé " aux deux pays.

Après son discours au Congrès, M. Herzog doit rencontrer les élus du groupe parlementaire Abraham Accords, mis en place l’année dernière en soutien à la normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes, qu’il a de nouveau appelée de ses voeux dans son discours.

Malo Pinatel, avec AFP