Le président français Emmanuel Macron a remanié son gouvernement afin de répondre aux défis du pays en crise. Huit nouvelles têtes sont arrivées au gouvernement, bien que ce dernier garde son architecture globale.

Première photo de famille recomposée : le président français Emmanuel Macron, après avoir mis fin jeudi au suspense du remaniement de son gouvernement, réunit vendredi matin un ultime Conseil des ministres à l’Élysée avant la pause estivale, avec huit nouvelles têtes.

Les traditionnelles passations de pouvoir entre les sortants et leurs successeurs vont scander la matinée de vendredi.

Emmanuel Macron a demandé vendredi à ses ministres d’être " exemplaires " et d’agir " toujours avec la plus grande dignité ", leur signalant qu’ils étaient " regardés dans tous les détails " de leur action et de leur vie.

" Vous êtes regardés dans tous les détails de votre action, de vos expressions, de votre vie, et ce que nous devons au pays c’est d’agir, d’expliquer, de répondre et de le faire toujours avec la plus grande dignité ", a prévenu le président dans des propos liminaires devant le gouvernement remanié, réuni en Conseil des ministres.

" Dans des temps où la violence langagière et parfois les comportements inappropriés, prennent trop de place dans la vie publique, il est attendu du gouvernement de la France d’être exemplaire ", a-t-il insisté.

Le président de la République a également exigé de ses ministres " de la collégialité ", car " il n’y a pas de réussite individuelle ", et " de l’efficacité ".

Pour lui, " une bonne partie de la crise démocratique est liée au fait que les décisions n’arrivent pas suffisamment vite dans la vie de nos compatriotes ". Il a appelé ses ministres à " redoubler d’énergie pour que l’efficacité soit là, que la vie change en vrai " pour les Français.

Il leur a pour cela demandé de " diriger leurs administrations ", car " être ministre, ça n’est pas parler dans le poste, c’est mettre en œuvre des décisions qui correspondent à une stratégie ".

Si plusieurs ministres issus de la société civile quittent le gouvernement, les poids lourds régaliens (Intérieur, Justice, Finances, Armées…) restent. Onze portefeuilles sur 41 changent certes de titulaires, mais le gouvernement conserve son architecture globale.

Au ministère de la Santé où François Braun, médecin-urgentiste, va laisser sa place à Aurélien Rousseau, invité-surprise de ce remaniement qui aura dépassé le simple " ajustement " annoncé par le sommet de l’exécutif.

Désormais chargé d’un chantier phare du deuxième quinquennat Macron, M. Rousseau, l’ex-directeur de cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne, est un spécialiste des politiques de santé.

Ce haut-fonctionnaire va devoir sortir de l’ombre, un pas depuis longtemps franchi par l’autre grand gagnant de la manœuvre : Gabriel Attal, promu à 34 ans seulement de l’austère ministère des Comptes publics à celui de l’Éducation.

M. Attal, étoile montante du camp présidentiel, a dès jeudi soir pris le relais de Pap Ndiaye, en se fixant comme objectif de " remettre le respect de l’autorité et les savoirs fondamentaux au cœur de l’école ", et en insistant notamment sur le " respect de la laïcité ".

Il retrouvera vendredi à partir de 11H00 la table du Conseil des ministres autour de laquelle s’assiéront quelques bizuths, comme le nouveau dépositaire du Budget, Thomas Cazenave, ou encore Aurore Bergé, cheffe du groupe de députés présidentiel devenue ministre des Solidarités.

Au final, après d’intenses tractactions entre une Première ministre désireuse de changements, et un président plus enclin à la stabilité, a été constituée une équipe légèrement plus aguerrie politiquement, le nombre de ministres ou secrétaires d’État n’ayant jamais été élus passant de 13 à 9, soit la proportion la plus basse du mandat Macron.

Les membres du gouvernement sont donc conviés pour ce dernier Conseil des ministres en présentiel avant la coupure estivale, qui permettra sans doute à Emmanuel Macron de distribuer quelques devoirs de vacances.

Avec AFP