L’Union africaine a exigé de la nouvelle junte au Niger qu’elle abandonne le pouvoir au président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, dans un délai de quinze jours, samedi 29 juillet. L’organisation panafricaine rejoint ainsi de nombreux autres acteurs internationaux, à l’image des Etats-Unis, de L’Union Européenne et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.

L’Union africaine (UA) a exigé le rétablissement sous quinze jours de " l’autorité constitutionnelle " au Niger après le coup d’Etat militaire contre le président élu Mohamed Bazoum, séquestré dans sa résidence par des membres de la garde présidentielle, dont le chef, Abdourahamane Tiani, est le nouvel homme fort du pays.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA " exige des militaires le retour immédiat et sans condition dans leurs casernes et le rétablissement de l’autorité constitutionnelle, dans un délai maximum de quinze jours ", dans un communiqué publié après une réunion vendredi de cette instance.

L’Union européenne de son côté " ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas les autorités issues du putsch " a déclaré le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell.

Outre la suspension de toute aide budgétaire, toute " coopération dans le domaine sécuritaire " est suspendues sine die avec effet immédiat ", a-t-il ajouté.

Vendredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait assuré M. Bazoum de " l’indéfectible soutien " de Washington lors d’un appel téléphonique.

Le président français Emmanuel Macron ouvrira samedi à 15H00 locales (13H00 GMT) un Conseil de défense et de sécurité nationale sur ce pays où 1.500 soldats de la France sont actuellement déployés et travaillaient jusqu’ici avec l’armée nigérienne. Les Etats-Unis en comptent pour leur part environ un millier sur place.

Dimanche, " un sommet spécial " de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à laquelle appartient le Niger, se tiendra à Abuja pour évaluer la situation, avec de probables sanctions à la clé.

Le Niger est l’un des derniers alliés de Paris au Sahel. Auparavant essentiellement une base de transit pour les opérations au Mali, dont la force Barkhane s’est retirée, il est le seul pays africain avec lequel la France entretient encore un partenariat dit " de combat " contre les jihadistes.

La junte, qui rassemble tous les corps de l’armée, de la gendarmerie et de la police, a suspendu les institutions, fermé les frontières terrestres et aériennes, et instauré un couvre-feu.

Le putsch a été vivement condamné par les partenaires occidentaux du Niger, plusieurs pays africains et l’ONU, qui ont demandé la libération de M. Bazoum.

A Nairobi, le président kenyan William Ruto a estimé qu’avec ce coup d’Etat, " l’Afrique a subi un sérieux revers dans ses avancées démocratiques ".

Riche en uranium, le Niger a une histoire jalonnée de coups d’Etat depuis l’indépendance de cette ex-colonie française en 1960.

Malo Pinatel, avec AFP