Un Syrien soupçonné de crimes contre l’humanité et crimes de guerre en Syrie a été arrêté en Allemagne. Il aurait été chef d’un groupe des " forces nationales de défense " proches du président syrien Bachar al-Assad.

Un Syrien soupçonné de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre pour le compte du régime de Bachar al-Assad en Syrie a été arrêté en Allemagne, a annoncé jeudi le parquet fédéral.

Ahmad H.- a été arrêté mercredi à Brême, dans le nord du pays, en raison d’un mandat d’arrêt émis contre lui le 26 juillet.

Selon le communiqué du parquet, le suspect a agi entre 2012 et 2015 en tant que chef local des " forces nationales de défense " incorporées dans les milices Chabiha, favorables au régime du président syrien Bachar al-Assad, dans le quartier de Tadamon à Damas.

Cette milice était chargée par le régime syrien, aux côtés des services secrets militaires, de réprimer avec violence les actions de l’opposition.

Ahmad H. a 46 ans, selon une source proche de l’enquête. Il a été présenté jeudi à un juge, qui a ordonné sa détention préventive.

Dans un communiqué publié jeudi soir, le Centre syrien de justice et de responsabilité (SJAC), basé à Washington, qui compile les atteintes aux droits humains en Syrie, a affirmé que cette arrestation s’était appuyée sur une enquête qu’il avait menée.

En mai 2020, le SJAC avait été informé par un témoin que Ahmad H., surnommé " le Bulldozer " vivait en Allemagne.

Il est soupçonné d’être l’un des plus dangereux criminels de la milice de défense nationale, écrit le SJAC, dans son communiqué.

" Après avoir quitté la Syrie, le suspect a demandé l’asile en Allemagne et a vécu caché depuis ", ajoute l’organisation, qui indique avoir trouvé deux témoins importants dont elle a recueilli les témoignages.

" À différentes reprises, l’accusé a maltraité des civils ", écrit le parquet fédéral. Ainsi, en 2013, il a frappé au visage un homme arrêté par la milice et a ordonné à ses collègues de continuer à le maltraiter.

À l’automne 2014, Ahmad H. a, avec d’autres miliciens et membres des services secrets militaires syriens, battu un civil devant un barrage routier.

Entre décembre 2012 et début 2015, il a arrêté à deux reprises entre 25 à 30 personnes à des barrages routiers et les a forcés à transporter des sacs de sable vers le front tout proche. Travaillant sans eau, ni nourriture et sous des tirs répétés, les victimes ont en outre été frappées par l’accusé ainsi que d’autres miliciens, écrit encore le parquet fédéral.

Avec AFP