La France a annoncé appuyer " avec fermeté et détermination " les efforts de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) face à la tentative de putsch au Niger, samedi 5 août. L’annonce faite par le Quai d’Orsay intervient à la veille de la fin d’un ultimatum lancée par l’organisation ouest-africaine, tandis que les forces armées des pays concernés se préparent à une intervention militaire.

La France a souligné samedi qu’elle appuyait " avec fermeté et détermination " les efforts de la Cédéao pour faire échouer la tentative de putsch au Niger, à la veille de la fin d’un ultimatum de ce bloc ouest-africain, qui se dit prêt à intervenir militairement.

Vendredi, les chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest ont " défini les contours d’une " éventuelle intervention militaire " contre la junte nigérienne, selon un responsable de l’organisation régionale.

Le 30 juillet, quatre jours après le coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, la Cedeao avait donné sept jours aux putschistes, soit jusqu’à dimanche soir, pour le rétablir dans ses fonctions, évoquant un recours à " la force ".

La France savait que " la situation était fragile au Niger " et que le président Bazoum pouvait être victime d’une tentative de coup d’Etat, a déclaré samedi le ministre français des Armées Sébastien Lecornu dans un entretien à l’AFP.

Elu en 2021, " le président Mohamed Bazoum a déjà vécu une tentative de déstabilisation: nous savions donc que la situation était fragile ", a assuré le ministre, en référence à une tentative de coup d’Etat déjouée en mars 2021.

" Ce qui peut surprendre, c’est que le déclencheur de ce coup d’Etat part avant tout d’un différend personnel ", a-t-il affirmé, à propos du général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle du Niger et meneur des putschistes.

Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé avoir suspendu des programmes d’aide au gouvernement du Niger, où des putschistes ont pris le pouvoir, mais vont poursuivre leur aide humanitaire " vitale " sur place, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a reçu dans la matinée au Quai d’Orsay, le Premier Ministre de la République du Niger, Ouhoumoudou Mahamadou, a indiqué le ministère dans son communiqué, précisant que le chef du gouvernement était accompagné de l’ambassadrice du Niger en France, Aichatou Boulama Kane.

La remise en cause du dispositif antiterroriste français au Sahel n’est " pas à l’ordre du jour ", a par ailleurs estimé samedi sur RFI Mme Colonna, interrogée sur la dénonciation des accords de coopération militaire par les putschistes au Niger.

Alors que l’ultimatum expire dimanche, Paris " appelle solennellement les responsables de cette tentative de coup d’Etat à libérer le président Bazoum et tous les membres de son gouvernement, et à permettre le retour immédiat à l’ordre constitutionnel et démocratique ", déclare enfin le Quai d’orsay.

Malo Pinatel, avec AFP