Fait rare dans un pays en guerre: le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé limoger tous les chargés du recrutement militaire régionaux pour lutter contre la corruption, vendredi 11 août. L’Ukraine, qui s’est officiellement vue accorder le statut de candidat à l’Union européenne en juin 2022, a depuis profondément intensifié la lutte anti-corruption pour correspondre aux standards de l’organisation.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé vendredi le limogeage de tous les responsables régionaux chargés du recrutement militaire pour y déraciner un système de corruption permettant notamment à des conscrits d’échapper à l’armée.

Le président a indiqué que 112 enquêtes criminelles avaient été déclenchées après une inspection menée notamment par les organes anti-corruption ukrainiens, les services de sécurité (SBU) et le parquet.

Selon lui, le recrutement militaire doit être organisé par " des soldats qui sont passés par le front ou qui ne peuvent plus être dans les tranchés parce qu’il ont perdu leur santé ou un membre ".

Il a promis de punir les responsables coupables de corruption et appelé les autres à " aller au front " s’ils veulent " garder leurs galons et prouver leur dignité ".

Fin juillet, les autorités ukrainiennes avait annoncé l’arrestation d’un ex-commissaire des armées, chargé notamment de la mobilisation, soupçonné d’avoir acheté une villa pour environ 4 millions d’euros en Espagne, pendant l’invasion russe de l’Ukraine.

La lutte contre la corruption, un mal endémique en Ukraine, qui était l’un des pays les plus pauvres d’Europe avant même l’invasion russe, est l’une des conditions posées par l’Union européenne pour le maintien du statut de candidat de Kiev.

Depuis le début de l’année, deux affaires retentissantes ont été mises au jour par les organismes anti-corruption du pays.

En mai, le président de la Cour suprême a été arrêté et placé en détention dans une affaire de corruption portant sur 2,7 millions de dollars (2,5 millions d’euros). En janvier, une affaire concernant des approvisionnements de l’armée avait provoqué une cascade de démissions dans des ministères, des régions et dans le système judiciaire du pays.

Malo Pinatel, avec AFP