En conflit régulier au sujet de la région séparatiste du Karabakh, l’Azerbaïdjan a accusé l’Arménie de renforcer ses troupes à la frontière. Des accusations réfutées par Erevan qui demande l’intervention de l’ONU.

L’Azerbaïdjan a accusé lundi l’Arménie de renforcer ses troupes le long de la frontière entre ces deux pays du Caucase, en vue d’une provocation militaire, une affirmation démentie par Erevan sur fond tensions croissantes.

" Ces derniers jours, il y a eu une grande concentration d’armes, d’équipements et de personnels afin de mener une nouvelle action militaire le long de la frontière ", a déclaré le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères.

Selon lui, Erevan a également mis en place des infrastructures militaires dans l’enclave séparatiste du Nagorny Karabakh, où des forces de maintien de la paix russes sont basées depuis 2020.

" L’Azerbaïdjan se réserve le droit de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale par tous les moyens " prévus par le droit international, a écrit le ministère dans un communiqué.

Le ministère arménien de la Défense a réagi dans un communiqué et a démenti avoir accumulé des armes et des troupes près de la frontière ou dans le Nagorny Karabakh, en dénonçant des déclarations " ne correspondant pas à la réalité ".

Les tensions entre les deux parties se sont intensifiées ces derniers jours, Erevan accusant Bakou de bloquer la circulation dans le couloir de Latchine.

Cette route est le seul lien terrestre reliant l’Arménie au Nagorny Karabakh, où la situation humanitaire se détériore selon Erevan et les ONG, avec des pénuries de nourriture, de médicaments et d’énergie.

L’Arménie a demandé à l’ONU d’intervenir.

Les deux pays du Caucase se disputent le Nagorny-Karabakh depuis la fin des années 1980, entraînant deux guerres dont la dernière, en 2020, a vu la défaite des forces arméniennes et des gains territoriaux importants pour l’Azerbaïdjan.

Ce territoire montagneux est majoritairement peuplé d’Arméniens, mais il est reconnu internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan.

Les deux voisins n’ont pas réussi à trouver un accord de paix durable malgré les efforts de médiation de l’Union européenne, des États-Unis et de la Russie.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP