Des jeunes du Montana ont remporté une victoire historique dans un procès où ils accusaient l’État de ne pas respecter leur droit constitutionnel à un " environnement propre et sain ".

Une juge du Montana a donné raison lundi à des jeunes qui accusaient leur État d’enfreindre leur droit constitutionnel à un " environnement propre et sain " en favorisant l’industrie des énergies fossiles, une décision historique dans le premier grand procès climatique du genre aux États-Unis.

La juge a déclaré inconstitutionnelle une loi du Montana interdisant à l’administration locale de prendre en compte les conséquences des émissions de gaz à effet de serre sur le climat lors de l’attribution de permis à des entreprises d’énergies fossiles.

Cette clause de la loi est annulée, a décidé la juge Kathy Seeley.

" Les plaignants ont un droit constitutionnel fondamental à un environnement propre et sain, ce qui inclut le climat ", a-t-elle écrit dans sa décision de plus de 100 pages. " En interdisant l’analyse des émissions de gaz à effet de serre et leur impact sur le climat ", la clause de cette loi " est inconstitutionnelle ", a-t-elle jugé.

L’une des particularités de ce procès est que les seize plaignants, qui ne demandaient pas de compensation financière, sont âgés de 5 à 22 ans.

Ils font valoir qu’en tant qu’enfants et jeunes adultes, les conséquences dangereuses des énergies fossiles et de la crise climatique leur nuisent particulièrement.

" Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, un tribunal a jugé sur le fond qu’un gouvernement a violé les droits constitutionnels d’enfants via des lois et des actions promouvant les énergies fossiles et ignorant le changement climatique ", a réagi dans un communiqué Julia Olson, directrice exécutive de Our Children’s Trust, l’une des trois associations soutenant les plaignants.

L’État du Montana (nord-ouest des États-Unis) a annoncé qu’il ferait appel.

Ce verdict est " absurde ", a déclaré une porte-parole du procureur général du Montana. " Les habitants du Montana ne peuvent pas être blâmés de changer le climat — même les témoins invités par les plaignants sont d’accord pour dire que notre État n’a pas d’impact sur le climat global. "

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP