Le directeur de cabinet du secrétariat général de l’Otan a évoqué mardi la possibilité d’une adhésion de l’Ukraine en échange d’une cession d’une partie de ses territoires à la Russie. La formulation de cette hypothèse intervient dans un contexte dans lequel les lignes de front semblent figées malgré la contre-offensive de l’armée ukrainienne.

Le directeur de cabinet du secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, Stian Jenssen, a émis la possibilité d’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan, en échange de concessions territoriales en faveur de la Russie, dans un entretien avec le média norvégien Verdens Gang (VG), mardi 15 août.

Stian Jenssen a néanmoins tempéré ses propos en précisant qu’il ne s’agirait que d’une possibilité, le choix final étant celui des Ukrainiens.

" Je ne dis pas que les choses doivent se passer exactement comme cela. Mais cela peut être une solution probable ", a précisé l’intéressé, toujours selon les propos rapportés par VG.

La réponse ukrainienne ne s’est pas fait attendre. Le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, a déclaré mardi soir que les propos de M. Jenssen étaient absolument inacceptables.

" Nous avons toujours supposé que l’Alliance, tout comme l’Ukraine, n’échange pas ses territoires. L’engagement conscient ou inconscient des responsables de l’Otan dans l’élaboration d’un discours sur le refus de l’Ukraine de quitter ses territoires fait le jeu de la Russie. Il est dans l’intérêt de la sécurité euro atlantique de discuter des moyens d’accélérer la victoire de l’Ukraine et son adhésion à part entière à l’Otan ", a-t-il déclaré dans une publication sur Facebook.

Pour rappel, la Russie contrôle une partie conséquente de quatre oblasts (régions) ukrainiens: Donetsk, Louhansk, Zaporrijjia et Kherson.

Si de précédentes contre-offensives avaient permis de libérer de larges pans de territoire occupés par les Russes, la dernière campagne lancée par les forces ukrainiennes depuis juin 2023 bute face à des défenses renforcées par le Kremlin.

L’adhésion de l’Ukraine à l’Otan est aujourd’hui bloquée par ses membres en raison de critères économiques, politiques, et bien sûr militaires.

Selon l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord, tous les États membres doivent intervenir pour défendre l’un d’entre eux si celui-ci est attaqué par une tierce partie.

Une adhésion de l’Ukraine à l’heure actuelle signifierait donc une entrée en guerre du reste de l’Alliance contre la Russie, aux retombées potentiellement catastrophiques pour le reste du monde.