La délégation de la Cedeao arrivée samedi au Niger a rencontré l’ancien président Mohamed Bazoum. Elle devrait s’entretenir avec la junte actuellement au pouvoir pour trouver une solution à la crise.

Une délégation ouest-africaine arrivée samedi à Niamey pour trouver une solution à la crise au Niger a rencontré Mohamed Bazoum, président renversé par un coup d’État fin juillet et retenu prisonnier, une éclaircie diplomatique au lendemain d’une annonce de la Cedeao se disant prête à une intervention armée.

M. Bazoum " a le moral ", a assuré une source au sein de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, précisant que le président déchu n’a " toujours pas " d’électricité.

Ses conditions de détention inquiètent la communauté internationale et de nombreux pays, comme les États-Unis ou la France, ont régulièrement appelé à sa libération depuis le coup d’État.

Cette rencontre s’est déroulée à la demande de la délégation conduite par l’ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar et accueillie à l’aéroport par le nouveau Premier ministre nommé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine.

Dans une interview au New York Times, ce dernier avait assuré vendredi soir qu’il " n’arrivera rien " à M. Bazoum.

Le nouvel homme fort du pays a annoncé une période de transition de trois ans maximum et mis en garde les pays étrangers contre une éventuelle intervention militaire.

" Notre ambition n’est pas de confisquer le pouvoir ", a déclaré samedi soir le général Abdourahamane Tiani, arrivé au pouvoir le 26 juillet par un coup d’État.

Dans une allocution télévisée d’une dizaine de minutes, sur un ton martial, il a précisé que la durée de la transition " ne saurait aller au-delà de trois ans " et convoqué un " dialogue national " qui devra formuler des " propositions concrètes " sous 30 jours, afin de poser " les fondements d’une nouvelle vie constitutionnelle ".

Il a également averti les pays de Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) contre toute intervention militaire.

" Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient ", a-t-il affirmé, assurant que l’organisation régionale souhaitait mettre " sur pied une armée d’occupation en collaboration avec une armée étrangère ", sans citer de pays.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP