Une délégation russe emmenée par un vice-ministre de la Défense a débuté une visite dans l’Est du pays, contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar, mardi 22 août. Moscou est considéré comme l’un des principaux soutiens de ce dernier, qui a eu recours au groupe paramilitaire russe Wagner dans le passé.

Une délégation de responsables militaires russes, menée par un vice-ministre de la Défense, est arrivée mardi en Libye sur invitation du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays.

La Libye est en proie à une crise politique majeure depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, minée par les divisions entre l’Est et l’Ouest et par les ingérences étrangères.

Khalifa Haftar, qui s’oppose au gouvernement libyen basé à Tripoli (ouest) reconnu par l’ONU, a notamment eu recours à des combattants du groupe paramilitaire russe Wagner lors d’une tentative ratée de s’emparer de la capitale libyenne en 2019-2020.

Selon des experts, quelques centaines de combattants de Wagner se trouvent toujours dans le pays pour assurer la sécurité de bases militaires et infrastructures pétrolières.

La délégation est menée par le vice-ministre Iounus-Bek Ievkourov, ex-dirigeant de la République russe à majorité de musulmane d’Ingouchie, qui avait été brièvement retenu par les combattants de Wagner dans le QG militaire de Rostov-sur-le-Don (sud) lors de leur rébellion en juin.

Au cours de cette visite " officielle ", la délégation russe a eu des entretiens avec les chefs des états majors des Forces armées arabes libyennes (FAAL), sous le commandement du maréchal Haftar, a indiqué Ahmad al-Mesmari, son porte-parole, dans un communiqué.

Les deux parties ont examiné leur " coopération et coordination " concernant la " formation et la maintenance des armes et équipements russes que possède le commandement général qui les considère comme la colonne vertébrale de l’armement de l’armée nationale libyenne ", selon ce communiqué.

La Russie mène depuis plusieurs années une offensive diplomatique en Afrique pour y supplanter les puissances occidentales traditionnelles.

Isolée sur la scène internationale et en quête d’alliés, elle a multiplié ces efforts depuis son assaut contre l’Ukraine en février 2022.

Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, a ainsi affirmé, dans une vidéo lundi soir, que des combattants de son groupe se trouvaient en Afrique pour y " rendre la Russie encore plus grande " et " remplir des tâches " dont il n’a pas précisé la nature.

Depuis un an, deux gouvernements se disputent le pouvoir en Libye: celui de l’Ouest, d’Abdelhamid Dbeibah, et celui de l’Est, soutenu par le maréchal Haftar.

Le pays nord-africain, qui regorge de pétrole, est plongé dans un chaos sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, alimenté par une prolifération de factions et groupes armés aux allégeances mouvantes.

Malo Pinatel, avec AFP