Dans le cadre d’une décision visant à préserver la laïcité, le ministre de l’Éducation nationale français, Gabriel Attal, a annoncé que le port de l’abaya serait désormais interdit à l’école. Cette mesure a été prise afin de mettre fin aux controverses concernant cette longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes.

Le port de l’abaya va être interdit à l’école en France, a annoncé le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal, une décision prise au nom de la laïcité et censée mettre fin aux controverses autour de cette longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes.

" J’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter d’abaya à l’école ", a déclaré sur TF1 dimanche soir Gabriel Attal.

Le ministre, qui avait dès sa prise de fonction cet été souhaité la fermeté sur les questions de laïcité, avait jugé qu’aller à l’école en abaya était " un geste religieux, visant à tester la résistance de la République sur le sanctuaire laïque que doit constituer l’École ", promettant la fermeté à ce sujet.

" Vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d’identifier la religion des élèves en les regardant ", a-t-il expliqué dimanche sur TF1.

La question de ce vêtement traditionnel est sensible, le Conseil français du culte musulman (CFCM) estimant de son côté que l’abaya, une longue robe couvrant le corps féminin, n’est pas un signe religieux musulman. Son port est " plus ambivalent qu’un voile " selon Haoues Seniguer, maître de conférence à l’IEP de Lyon et spécialiste de l’islamisme.

En France, selon la loi du 15 mars 2004, " dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit ", une circulaire précisant ces signes " le voile islamique (..) la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive ".

L’Éducation nationale s’était déjà emparée de l’abaya en novembre, dans une circulaire qui considérait ce vêtement  – comme les bandanas et les jupes longues, également cités – comme des tenues pouvant être interdites si elles sont " portées de manière à manifester ostensiblement une appartenance religieuse ".

Le prédécesseur de Gabriel Attal, Pap Ndiaye, interpellé par les syndicats de chefs d’établissement sur la hausse des incidents liés à ces tenues, avait toutefois refusé de " publier des catalogues interminables pour préciser les longueurs de robes ".

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP