Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a réaffirmé, mardi 5 septembre, l’engagement russe dans le Caucase, répondant ainsi aux critiques émises ce weekend par le Premier ministre arménien. Celui-ci avait accusé Moscou de se retirer, notamment dans le cadre du conflit au Nagorny-Karabakh, opposant Erevan à Bakou.

La Russie " n’a pas d’intention " de quitter le Caucase du Sud comme l’en accuse l’Arménie qui dispute à l’Azerbaïdjan l’enclave du Nagorny-Karabakh, a indiqué mardi le Kremlin.

" La Russie ne se retire de nulle part et n’a pas d’intention de se retirer ", a affirmé à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en réagissant à des propos tenus plus tôt par Erevan.

" La Russie joue un rôle très important pour la stabilisation de la situation et la désescalade du conflit dans cette région. Et elle va continuer à le faire ", a-t-il insisté.

Le week-end dernier, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait à nouveau fustigé la position de Moscou dans une interview accordée au quotidien italien La Repubblica.

" Nous voyons que la Russie elle-même se retire de la région en fonction des mesures qu’elle prend ou ne prend pas ", a-t-il notamment déclaré.

Il a estimé que Moscou est soit " incapable de maintenir le contrôle sur le corridor de Latchine, soit qu’il n’en a pas la volonté ".

L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont livré deux guerres pour la souveraineté sur ce territoire montagneux.

Les tensions se sont aggravées début juillet lorsque l’Azerbaïdjan a fermé la circulation sur le corridor de Latchine, la seule route reliant le Nagorny-Karabakh à l’Arménie.

Il est accusé par Erevan de provoquer une crise humanitaire au sein de l’enclave, majoritairement peuplée d’Arméniens.

La Russie, qui dispose d’un contingent de soldats sur place, peine à contenir la crise et a été accusée d’inaction à de multiples reprises par l’Arménie.

A l’automne 2020, Moscou avait parrainé l’accord de cessez-le-feu à l’issue d’une guerre de six semaines entre Bakou et Erevan qui avait vu la défaite des forces arméniennes.

Elles avaient été contraintes de céder des territoires qu’elles contrôlaient depuis des décennies.

La Russie s’était engagée à déployer des soldats pour garantir la libre circulation entre l’Arménie et le Nagorny-Karabakh, mais Erevan accuse Moscou d’échouer dans cette tâche.

Malo Pinatel, avec AFP