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La Russie et la Chine veulent confirmer la fin de l’hégémonie mondiale unilatérale. Entre des interventions militaires directes et indirectes et des expansions financières dissimulées par des investissements locaux rapides, une approche commune se dessine entre la Russie et la Chine. Le pari sur le pragmatisme chinois face à la rigueur russe est simpliste, car les deux partagent une philosophie qui prône l’autoritarisme.
L’expérience de la création des BRICS depuis 2009, avec une persévérance constante pour leur élargissement, a été mise en avant lors du dernier sommet en Afrique du Sud, qui s’est tenu du 22 au 24 août. Cependant, cette expérience n’a pas encore atteint le niveau d’une structure institutionnelle solide et elle reste un essai à caractère médiatique qui nécessite de définir les critères d’adhésion, d’une part, et ses fonctions pratiques, de l’autre. Tout cela indique un certain manque d’influence, tant sur le plan politique qu’économique. Le problème fondamental réside dans la conciliation des contradictions dans l’optique d’une confrontation, alors que la formation d’alliances intercontinentales requiert une définition précise des valeurs et des intérêts communs. Partant, les actions entreprises par la Russie et la Chine révèlent de nombreuses vulnérabilités.
Pour rappel, le processus de formation de l’Union européenne en 1993, en tant qu’entité civilisationnelle unifiée, dotée de capacités économiques considérables, indique que la régularité est essentielle pour faire perdurer toute alliance dans le respect des valeurs de liberté, de justice et de droits de l’homme. Ce qui importe ici n’est pas tant l’efficacité politique, mais la préservation des droits des peuples qui ont choisi de faire partie de cette alliance. Dans tous les cas, l’Union européenne qui est un modèle de fusion entre le civilisationnel et l’étatique, nécessite une étude minutieuse des points forts de ce phénomène.
Quant à l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), fondée par les États-Unis et le Canada en 1949, elle met en avant l’importance d’avoir une coordination soutenue en matière de sécurité et de paix régionales et internationales. La constance de l’efficacité de l’OTAN découle de son fondement sur une vision et des capacités, avec lesquelles nous pouvons être d’accord ou en désaccord, mais sa clarté contribue à comprendre ce qui unit ses membres en termes de principes et de perspectives.
Sur base de tout ce qui précède, les BRICS n’en sont qu’à leurs premiers balbutiements. Et si l’annonce de l’adhésion de nouveaux membres est un message politique, il est plus judicieux pour ses initiateurs de comprendre que l’époque où l’Orient était confronté à l’Occident, le Sud au Nord, ou vice versa, est révolue. Recourir à des tentatives qui se sont avérées infructueuses par le passé pour atteindre un équilibre mondial, avec une approche négative persistante, est contreproductif. Le monde a besoin d’un équilibre basé sur l’humanité et la fraternité, plutôt que sur la suprématie des idéologies meurtrières. Partant, l’agression contre l’Ukraine est un danger pour l’avenir des BRICS.
