Le tsunami provoqué par la puissante éruption d’un volcan sous-marin des îles Tonga, dans l’océan Pacifique sud, a causé des dégâts importants, mais aucune victime, selon la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern dimanche, tandis que la menace était déclarée terminée.

Le Centre d’alerte aux tsunamis pour le Pacifique (PTWC) a précisé à 03H00 GMT que la menace de raz-de-marée était " globalement passée " pour les pays riverains de l’océan, même si de légères variations du niveau de la mer restent possibles pendant quelques heures. "Le tsunami a eu un impact important sur le littoral nord de Nuku’alofa ", la capitale des îles Tonga, " avec des bateaux et de gros rochers rejetés sur le rivage ", mais aucune victime n’a été signalée, a déclaré Mme Ardern.

Elle a ajouté que l’étendue des dégâts était difficile à évaluer dans le petit royaume du Pacifique vu que les communications ont été coupées.

" Nuku’alofa est couverte d’un épais nuage de cendre volcanique, mais sinon la situation est calme et stable ", a ajouté la Première ministre après être entrée en contact avec l’ambassade de son pays aux Tonga.

Les Tonga ont besoin de s’approvisionner en eau, a-t-elle ajouté, car " le nuage de cendres a provoqué une contamination. "

La Nouvelle-Zélande va envoyer un avion militaire de reconnaissance pour survoler la région lundi si le nuage de cendres volcaniques le permet.

La Première ministre néo-zélandaise a déclaré qu’il n’y avait " aucune éruption importante en cours " et que les cendres avaient cessé de tomber.

" Profondément inquiet pour les habitants des Tonga qui se remettent des conséquences d’une éruption volcanique et d’un tsunami ", a tweeté le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, ajoutant que " les Etats-Unis sont prêts à envoyer de l’aide à nos voisins du Pacifique ".

Des vues saisissantes prises de l’espace ont montré le moment de l’éruption vendredi du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai, sur une des îles inhabitées des Tonga: un énorme champignon de fumée et de cendres, et une vague immédiatement déclenchée.

Des vagues de 1,2 mètre ont déferlé sur la capitale des Tonga, où les habitants ont déclaré avoir fui vers les hauteurs, laissant derrière eux des maisons inondées, tandis que des pierres et de la cendre tombaient du ciel.

" C’était une énorme explosion ", a expliqué au site d’informations Stuff une habitante des Tonga, Mere Taufa, qui se trouvait à ce moment-là chez elle.

" Le sol a tremblé, la maison entière était secouée. Ça venait par vagues. Mon jeune frère pensait que des bombes explosaient près de chez nous ", a-t-elle raconté. Quelques minutes plus tard, l’eau a envahi leur maison, et elle a vu le mur d’une maison voisine s’écrouler.

Le roi des Tonga, Tupou VI, a été évacué du palais royal de Nuku’alofa et emmené vers une villa éloignée des côtes.

L’éruption a déclenché des tsunamis dans le Pacifique, avec des vagues de 1,74 mètre mesurées à Chanaral, au Chili, à plus de 10.000 kilomètres de là, et des vagues plus petites observées le long de la côte Pacifique, de l’Alaska au Mexique. Des vagues d’environ 1,2 mètre ont frappé la côte Pacifique du Japon.

En Californie, la ville de Santa Cruz a été touchée par des inondations dues à un raz-de-marée généré par le tsunami, selon des vidéos partagées par le service météorologique national américain.

Le Pérou, où des " vagues anormales " ont été observées, selon la Défense civile, a fermé 22 ports par précaution et la police a indiqué avoir secouru 23 personnes sur la côte, sans préciser dans quelles circonstances.

L’Institut géologique américain (USGS) a enregistré l’éruption de samedi comme équivalente à un tremblement de terre de magnitude 5,8 à une profondeur nulle.

L’éruption a duré huit minutes et a envoyé des panaches de gaz, de cendres et de fumée à plusieurs kilomètres dans les airs.

Le scientifique néo-zélandais Marco Brenna, maître de conférences à l’école de géologie de l’université d’Otago, a qualifié l’impact de l’éruption de " relativement faible ", mais a déclaré qu’une autre éruption ayant un impact beaucoup plus important ne pouvait être exclue.

L’éruption était si puissante qu’elle a même été entendue en Alaska, a tweeté l’Institut de géophysique de l’Université d’Alaska à Fairbanks.

La station météorologique de Fife, en Écosse, a déclaré sur Twitter qu’il était " tout simplement incroyable de penser à la puissance qui peut envoyer une onde de choc dans le monde entier ", après que l’éruption eut provoqué un saut dans son graphique de pression atmosphérique.

Le volcan sous-marin Hunga-Tonga-Hunga-Ha’apai, situé à environ 65 km de la capitale tongienne Nuku’alofa, avait émergé lors d’une éruption en 2009, et avait craché tant de gros rochers et de cendres dans l’air en 2015 qu’une nouvelle île de deux kilomètres de long sur un kilomètre de large et 100 mètres de haut s’est formée lorsqu’ils se sont déposés.

AFP

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