Un pas vers un apaisement des tensions au Nagorny Karabakh a été accompli lundi avec l’arrivée d’aide humanitaire dans cette région, au coeur de tensions qui font craindre une nouvelle guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Des véhicules chargés d’aide humanitaire sont entrés lundi dans la région du Nagorny Karabakh, après un accord entre les Arméniens et les autorités azerbaïdjanaises, a indiqué un responsable de l’Azerbaïdjan, premier pas vers une désescalade des tensions.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a confirmé dans un communiqué que, grâce à " un consensus humanitaire entre les décideurs ", le CICR " achemine de la farine de blé et des produits médicaux essentiels " au Nagorny Karabakh via ces deux routes.

L’Arménie a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir causé une crise humanitaire dans le Nagorny Karabakh en bloquant fin 2022 le corridor de Latchine, suscitant des tensions régulières et la crainte d’une nouvelle guerre.

Bakou a rejeté ces accusations, affirmant que le Nagorny Karabakh pouvait recevoir l’aide nécessaire via l’Azerbaïdjan et que les autorités séparatistes avaient rejeté sa proposition de rouvrir simultanément le corridor de Latchine et la route d’Aghdam.

Dimanche, les autorités séparatistes ont néanmoins indiqué qu’elles acceptaient d’autoriser " les livraisons simultanées " d’aide humanitaire par les deux routes.

L’Union européenne et les États-Unis ont appelé à la réouverture du corridor de Latchine et de la route d’Aghdam, le Nagorny Karabakh souffrant de pénurie de médicaments et de produits alimentaires.

Cette crise interminable et le déploiement par Bakou de forces armées près du Nagorny Karabakh et le long de la frontière avec l’Arménie ont suscité des craintes d’un nouveau conflit.

À l’issue de la dernière guerre, qui s’est soldée pour l’Arménie, à l’automne 2020, par la perte de territoires qu’elle contrôlait depuis les années 1990, les deux belligérants ne sont pas parvenus à un accord de paix, malgré les efforts de médiation de l’Union européenne, des États-Unis et de la Russie.

Maria Chami, avec AFP