L’Allemagne a officialisé jeudi l’achat du système israélien de défense antimissiles Arrow-3, un contrat d’une valeur estimée à 3,5 milliards de dollars, présenté par Israël comme " le plus gros jamais signé " par l’Etat hébreu. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré que cet accord est " émouvant pour chaque juif ", intervenant " 80 ans seulement après tragédie de l’Holocauste ".

L’Allemagne, en phase de réarmement depuis l’invasion russe de l’Ukraine, a entériné jeudi l’achat à Israël du système de défense antimissiles Arrow-3, un accord " historique " qui doit aussi contribuer à sécuriser le ciel européen.

Le système Arrow, dont la livraison est attendue en 2025, " préparera la défense aérienne allemande pour l’avenir ", a déclaré le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius lors de la signature de l’accord commercial à Berlin avec son homologue israélien Yoav Gallant. " C’est, sans exagération, un jour historique pour nos deux nations ", a souligné M. Pistorius.

Israël avait présenté ce contrat, d’une valeur estimée à 3,5 milliards de dollars, comme " le plus gros jamais signé " par Israël, dont l’industrie de la défense est un secteur phare.

Cet accord est " émouvant pour chaque juif ", intervenant " 80 ans seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale " et de la " tragédie de l’Holocauste ", a déclaré de son côté M. Gallant.

Le système Arrow est développé et fabriqué par l’entreprise Israel Aerospace Industries (IAI) en collaboration avec le constructeur d’avions américain Boeing.

Arrow-3, le niveau supérieur de ce dispositif antimissiles, est destiné à intercepter des engins au-dessus de l’atmosphère avec une portée qui pourrait aller jusqu’à 2.400 km.

Cet armement a ainsi une portée nettement supérieure à celle du système américain de défense antiaérienne Patriot et du système IRIS-T utilisés jusqu’à présent en Allemagne.

Berlin a prévu d’ajouter le dispositif Arrow à ces deux systèmes pour former son projet de bouclier antimissile européen, lancé par Olaf Scholz après le début de l’invasion russe en Ukraine.

Cette initiative a rallié jusqu’à présent 19 pays, mais pas la Pologne, l’Italie ou la France, cette dernière prônant une autre approche stratégique et industrielle basée sur des équipements européens.

L’Allemagne a engagé depuis début 2022 un tournant historique après plusieurs décennies de sous-investissements dans sa défense, engageant un fonds de 100 milliards d’euros en faveur de l’armée allemande.

Une fois ce fonds épuisé, les efforts budgétaires devront perdurer si Berlin veut consacrer 2% de son PIB à la défense, comme les grandes puissances de l’Otan.

Georges Haddad, avec AFP