Les Etats-Unis ont alerté vendredi sur un " important déploiement militaire serbe le long de la frontière avec le Kosovo " à un moment où les tensions entre Pristina et Belgrade sont très vives.

La Maison Blanche a observé " la mise en place sans précédent d’artillerie sophistiquée, de chars et d’unités d’infanterie " à la frontière du Kosovo, a détaillé vendredi John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, précisant que ces mouvements de troupes avaient eu lieu " depuis une semaine ".

Washington " appelle la Serbie à retirer (ses) troupes ", a déclaré Kirby, en annonçant un renforcement de la présence de la force de l’Otan au Kosovo.

Des policiers kosovars et des membres de la Kfor présentent des armes et du matériel militaire saisis dans le village à majorité serbe de Banjska, à Mitrovica, une ville ethniquement divisée située près de la frontière serbe. (AFP).

A Belgrade, le président serbe Aleksandar Vucic, rendant compte devant les médias d’un échange vendredi avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, a accusé Washington de proférer des " contre-vérités " sans démentir explicitement la présence de militaires serbes près de la frontière avec le territoire.

Les relations entre Belgrade, qui refuse toujours de reconnaître l’indépendance du Kosovo déclarée en 2008 par Pristina, vont de crise en crise, mais le dernier accès de fièvre en date est le plus grave depuis plusieurs années.

Un policier kosovar albanais a été tué dimanche dans une embuscade dans le nord du Kosovo, où les Serbes sont majoritaires dans plusieurs villes. Une fusillade s’en est ensuivi, opposant les forces spéciales de la police kosovare et un commando lourdement armé, dont les membres identifiés sont des Serbes du Kosovo.

L’Otan s’est dite prête vendredi à renforcer les effectifs de la Kfor, la force qu’elle déploie au Kosovo, pour " faire face à la situation ".

Environ 120.000 Serbes vivent au Kosovo, dont un tiers dans le nord, sur une population d’1,8 million d’habitants, en grande majorité des Albanais kosovars.

Georges Haddad, avec AFP