L’ancien président américain Donald Trump est arrivé lundi dans un tribunal de New York pour son procès. Il est accusé d’avoir surévalué pendant des années ses actifs immobiliers.

Donald Trump, accusé avec deux de ses fils d’avoir surévalué de manière colossale pendant des années leur patrimoine immobilier, s’est assis lundi l’air sombre au tribunal de New York pour un procès civil que le favori des républicains à la présidentielle de 2024 a qualifié de " simulacre. "

Costume bleu marine, cravate bleu électrique, visage fermé, le corps un peu voûté et l’air défiant, le milliardaire est flanqué de deux de ses avocats, Chris Kise et Alina Habba, assis en face du juge new-yorkais Arthur Engoron qui va présider les débats pendant des semaines.

Juste avant d’entrer dans la salle, il a accusé devant une forêt de caméras la procureure générale de l’État de New York Letitia James, la plaignante dans cette affaire et qui lui réclame 250 millions de dollars, d’être " raciste " et d’être un " spectacle d’horreur ".

Il a qualifié ce procès au civil — l’un des premiers d’une longue série en 2024 — d' "arnaque " et de " simulacre ".

A l’extérieur, deux poignées de supporteurs et d’opposants se font face, séparées par les forces de l’ordre.

Ce procès au civil, qui a commencé par les déclarations préliminaires, pourrait menacer l’empire économique du milliardaire, notamment son groupe familial Trump Organization.

La première magistrate de l’État de New York, Mme James, une élue afro-américaine du Parti démocrate et qui est l’équivalent de ministre locale de la Justice, a assuré devant le palais de justice de Manhattan que la " justice allait prévaloir " et accusé le magnat de l’immobilier de " fraudes répétées " et d’avoir " triché " pendant des années.

Donald Trump, 77 ans, ne peut pas être condamné à de la prison dans cette affaire, mais le procès va offrir un avant-goût des échéances judiciaires susceptibles de perturber sa campagne pour l’investiture républicaine.

Inculpé au pénal dans quatre dossiers différents, qui n’ont pour l’instant pas entamé sa popularité auprès de la base républicaine, Donald Trump doit notamment comparaître à partir du 4 mars devant un tribunal fédéral de Washington. Il est accusé d’avoir tenté d’inverser le résultat de la présidentielle de 2020 remportée par Joe Biden.

Le procès qui vient de commencer a brusquement pris un enjeu considérable la semaine dernière lorsque le juge Engoron, qui le préside, a estimé dans une ordonnance en référé que des " fraudes répétées " étaient établies et que le parquet général de l’État de New York avait d’ores et déjà démontré que Donald Trump et l’état-major de son groupe avaient " surévalué " leurs actifs entre 812 millions et 2,2 milliards de dollars de 2014 à 2021.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP