Au terme du seizième jour de la guerre entre Israël et le Hamas, plus de 1.400 morts et 5.400 blessés étaient à déplorer du côté de l’Etat hébreu, tandis que 4.741 palestiniens avaient été tués et plus de 15.000 antres blessés, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, par les représailles israéliennes.

Voici les principaux points qu’il fallait retenir à l’issue de cette journée, tant au niveau de la situation en Israël et dans les territoires palestiniens, que sur le plan international.

Evacuations au nord, bombardements à Gaza

Alors que l’escalade militaire se poursuit avec le Hezbollah, le ministère de la Défense israélien a annoncé que 14 nouvelles localités situées à moins de 5km de la frontière avec le Liban seront évacuées. Au total, près de 500,000 Israéliens ont dû évacuer leurs lieux d’habitations au nord et au sud du pays.

En parallèle, Israël a intensifié ses bombardements dans la nuit de dimanche la bande de Gaza après avoir annoncé l’intensification de ses frappes en préparation d’une invasion terrestre. L’armée israélienne continue ses préparatifs en massant des dizaines de milliers de soldats aux frontières de ce territoire exigu.

Une opération terrestre s’annonce périlleuse dans ce territoire surpeuplé, truffé de pièges mortels et de tunnels, et face à des combattants du Hamas aguerris qui détiennent toujours plus de 200 otages israéliens ou étrangers.

 

Tensions en Cisjordanie

En parallèle, l’armée israélienne a affirmé dimanche avoir tué, lors d’une frappe aérienne, des " terroristes " s’abritant dans un souterrain de la mosquée Al-Ansar de Jénine, en Cisjordanie occupée. Il s’agit de la première frappe sur ce théâtre depuis le début de la guerre.

Une personne a été tuée et trois autres blessées lors de la frappe. Au total, des dizaines de personnes ont été tuées en Cisjordanie par l’armée israélienne ou des habitants des colonies depuis le 7 octobre.

Plus tard dans la journée, Israël a annoncé que l’un de ses chars avait accidentellement touché un poste égyptien près de la frontière avec Gaza. L’armée israélienne a ensuite présenté ses excuses aux autorités égyptiennes, qui ont reconnu avoir comptabilisé " des blessés légers "

 

Un nouveau convoi d’aide entre à Gaza

Soumise à un état de " siège complet " par Israël qui y a coupé l’eau, l’électricité et l’approvisionnement en nourriture, tout en y renforçant ses campagnes de bombardement, la bande de Gaza a vu la majorité de ses 2,4 millions d’habitants fuir leur logement, pour ne pas mourir sous les bombes israéliennes.

Depuis le début du conflit, l’ONU estime ainsi à 1,4 million le nombre de déplacés dans l’enclave, favorisant ainsi l’apparition d’un situation humanitaire " catastrophique ".

Dans ce cadre, un second convoi d’aide a traversé dimanche le terminal égyptien de Rafah en direction de la bande de Gaza. Des camions-citernes chargés de carburant sont entrés dimanche dans l’enclave qui en manque cruellement.

L’activité diplomatique et militaire au-delà des frontières israéliennes et palestiniennes a aussi donné lieu à de nouveaux développements.

Des frappes israéliennes ont ainsi mis hors service les deux principaux aéroports de Syrie, à Damas et Alep. Les deux aéroports avaient déjà été ciblés par Israël le 12 et le 14 octobre derniers. Deux employés auraient été tués durant l’attaque.

 

Joutes verbales sur le front diplomatique

Sur le plan diplomatique, Israël a menacé l’Iran dimanche, en affirmant que son territoire constituerait aussi une cible si le Hezbollah entrait en guerre.

Ces propos interviennent après que le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, eut lancé un avertissement aux États-Unis, les prévenant que la guerre d’Israël contre le Hamas pourrait " échapper à tout contrôle ".

M. Amir-Habdollahian a averti que " toute erreur de calcul dans la poursuite du conflit, du génocide, du massacre et de la migration forcée des habitants de Gaza et de Cisjordanie peut avoir des conséquences lourdes " pour la région et " contre les intérêts des pays agresseurs ".

Face aux déclarations iraniennes, les Etats-Unis ont mis en garde Téhéran et ses organisations affiliées contre tout élargissement du conflit au Proche-Orient, avertissant qu’ils  " agiront  " en cas d’attaques contre leurs intérêts et Israël, tout en  annonçant un déploiement militaire renforcé.

Washington a annoncé le déploiement de systèmes de défense antimissile supplémentaires ainsi que le renforcement d’autres capacités. La veille, les troupes américaines en Irak avaient été visées par une frappe de drone, la cinquième attaque en quatre jours.

Plus tard, le président américain Joe Biden s’est entretenu  avec les dirigeants du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et du Royaume-Uni.

Le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, devrait se rendre à Téhéran lundi, selon les médias publics russes, tandis que M. Macron et le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, devraient se rendre en Israël respectivement lundi et mardi.

Le pape François a quant à lui appelé à la fin de la guerre et à l’acheminement d’une aide humanitaire dans la bande de Gaza.

" La guerre est toujours une défaite, c’est une destruction de la fraternité humaine. Frères, arrêtez, arrêtez! ", a-t-il lancé après la traditionnelle prière de l’Angélus sur la place Saint-Pierre de Rome.