" Dans vos rêves! ". C’est par ces mots que la candidate socialiste Anne Hidalgo a répondu, samedi lors d’un meeting à Aubervilliers, aux " prophètes de malheur " qui voudraient qu’elle " se résigne devant la difficulté " de la campagne présidentielle et abandonne.

A la peine dans les sondages, qui la donnent entre 2% et 4% des intentions de vote, Anne Hidalgo est passée à l’offensive, face à " une incroyable coalition (qui) s’est nouée pour déclarer cette élection jouée d’avance ", a-t-elle expliqué devant plus d’un millier de militants à Aubervilliers.

" Ils s’y sont tous mis, pour nous écarter (…) et siffler la fin du match avant même le coup d’envoi ", a-t-elle dénoncé, évoquant " leur rêve " d’une " élection sans les socialistes ".

Selon elle, " au chœur vindicatif des conservateurs, se sont jointes les voix d’une partie de la gauche, qui prétend combattre la droite mais rêve surtout de la disparition de la sociale-démocratie ", une accusation déjà formulée contre la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Face aux " conservateurs de tout poil " et aux " populistes de tout plumage ", elle s’est attachée à redorer l’image de son parti, défendant " ces socialistes qui les ont battus si souvent, (…), osent vouloir gouverner, osent étendre les droits des exploités ".

Elle a rappelé les grandes réformes menées par le PS, de l’abolition de la peine de mort aux 35 heures et à la cinquième semaine de congés, en passant par " le revenu minimum ", le mariage pour tous ou encore l’accord de Paris sur le climat.

" Alors allons-nous céder ? (…) Allons-nous laisser notre France sombrer dans les affres d’un libéralisme toujours plus violent avec les classes moyennes et les catégories populaires, avec la jeunesse, ou sombrer dans un national-populisme mortifère? " " Jamais ", a-t-elle crié.

Sans évoquer la primaire populaire, à laquelle elle refuse de participer, elle a rappelé avoir réclamé un " débat honnête, ouvert, limpide " avec ses concurrents de gauche, mais " ils l’ont refusé ".

" La page est tournée, je défendrai notre projet, les Français trancheront ", a-t-elle ajouté, avant d’assurer: " Je n’ai pas peur ".

Déclinant les principales mesures de son programme présenté la semaine dernière, elle a notamment défendu sa proposition d’augmenter de 15% le Smic, " une mesure de justice " et " une nécessité économique ".

Elle a déployé ses propositions pour l’école, la jeunesse, la santé, le logement ou encore le grand âge, qui " devait être un marqueur social du quinquennat Macron, a-t-elle ironisé, mais " il n’y a pas eu de marqueur social ".

En matière climatique, elle a défendu " des investissements publics massifs " pour financer le choix des énergies renouvelables, un " tiers payant rénovation " pour les logements, ou encore " le conditionnement de toutes les aides publiques aux entreprises à l’engagement d’un strict respect de critères sociaux et environnementaux ".

" Nous ne voulons pas juste l’écologie. Nous voulons une écologie juste ", a-t-elle insisté.

Face au défi démocratique, elle a rappelé sa volonté de mettre en place le Réferendum d’initiative citoyenne, et a longuement mis en avant la culture, " ce puissant levier de la vie collective ".

" J’ai bien l’impression malheureusement que ça n’accroche pas ", a regretté Jean-Pierre Leclerc, militant et retraité de 72 ans. " Je n’ai pas les réponses, mais je suis un petit peu triste par rapport à l’époque où j’avais soutenu M. François Hollande ".

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !