Le second vol d’essai de la fusée Starship par SpaceX a eu lieu ce samedi 18 novembre à 7h, heure de Texas, depuis la base de SpaceX à Boca Chica. Un second vol test pour la fusée à deux étages, considéré comme un succès et applaudi par la Nasa.

SpaceX a fait décoller samedi la plus grande et plus puissante fusée jamais construite, Starship, dont les deux étages se sont séparés avec succès avant d’exploser, selon l’entreprise d’Elon Musk.

La fusée géante de 120 mètres de haut s’est arrachée du sol peu après 7h, heure de Texas, (13h GMT) depuis la base de SpaceX à Boca Chica, dans l’extrême sud du Texas, dans le sud des États-Unis.

Le module Starship, placé au sommet de la fusée, s’est séparé avec succès de l’étage de propulsion Super Heavy, mais les deux parties de la fusée n’ont pas survécu jusqu’à leur redescente programmée et ont explosé en vol, selon SpaceX.

La fusée est composée de deux étages: l’étage de propulsion Super Heavy et ses 33 moteurs, et le vaisseau Starship, placé au-dessus et qui donne par extension son nom à la fusée entière.

Une innovation suivie de près par la Nasa

Le second vol d’essai de SpaceX, l’entreprise du milliardaire Elon Musk, est notamment scruté de près par la Nasa, qui compte sur ce vaisseau pour ses missions de retour sur la Lune.

Le patron de l’agence spatiale américaine, Bill Nelson, a adressé ses félicitations à SpaceX samedi pour les " progrès " effectués dans ce lancement, évoquant une " opportunité pour apprendre, puis voler à nouveau ".

" Ensemble, la Nasa et SpaceX feront revenir l’humanité vers la Lune, vers Mars, et au-delà ", a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).

La fusée Starship de SpaceX décolle de la base Starbase lors de son deuxième vol d’essai à Boca Chica (TIMOTHY A. CLARY / AFP)

Alertes sur l’impact environnemental

Le 20 avril, Starship avait décollé pour la première fois dans sa configuration complète. Mais plusieurs moteurs n’avaient pas fonctionné, et SpaceX avait volontairement fait exploser la fusée au bout de quatre minutes.

Le décollage avait propulsé un nuage de poussière jusqu’à plusieurs kilomètres du pas de tir, lui-même fortement endommagé. Des morceaux de béton avaient été catapultés sous la puissance des moteurs, et un incendie s’était déclenché dans un parc régional voisin.

Le régulateur aérien américain (FAA) avait ouvert une enquête avant de finalement donner son feu vert mercredi pour un second vol.

En sept mois, l’aire de lancement a été reconstruite, et un système de " déluge " d’eau a été installé et testé. Ces trombes d’eau déversées au moment de l’allumage des moteurs doivent atténuer les ondes acoustiques, limitant les vibrations.

Des associations poursuivent toutefois séparément la FAA en justice, accusée d’avoir mal évalué l’impact environnemental de la nouvelle fusée.

Vue d’ensemble de la fusée Starship de SpaceX sur le pas de tir de la base stellaire (Image satellite ©2023 Maxar Technologies / AFP)

L’ambition d’un " moyen de transport généralisé "

Au-delà de la Lune, Elon Musk souhaite faire de Starship " un moyen de transport généralisé vers n’importe quelle destination dans le système solaire ", notamment Mars.

Son but est l’établissement d’une colonie autonome sur la planète rouge, afin de faire de l’humanité une espèce multiplanétaire.

Mais la véritable innovation de Starship est qu’elle doit être entièrement réutilisable, les deux étages étant conçus pour à terme revenir se poser sur leur pas de tir — réduisant ainsi les coûts. Seul le premier étage de la fusée Falcon 9 de SpaceX est actuellement récupéré.

Maureen Décor, avec AFP