Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, est à Kiev pour rassurer au sujet de l’aide militaire et l’opposition républicaine, en soulignant que les États-Unis continuent d’apporter un soutien important aux efforts de défense de l’Ukraine. Un soutien qui persiste alors que l’attention internationale est détournée par le conflit entre Israël et le Hamas.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, est arrivé à Kiev pour, comme l’a indiqué le Pentagone, "renforcer le soutien indéfectible des États-Unis à la lutte de l’Ukraine pour la liberté". Cette visite n’avait pas été annoncée à l’avance pour des raisons de sécurité.

Les États-Unis ont déjà fourni des dizaines de milliards de dollars en aides à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022 et se sont engagés à plusieurs reprises à soutenir Kiev aussi longtemps que nécessaire, mais cette promesse est minée par l’opposition croissante de certains élus républicains.

Lloyd Austin devrait rencontrer le président Volodymyr Zelensky, le ministre de la Défense Roustem Oumerov et le commandant des forces armées ukrainiennes Valery Zaloujny.

Washington est de loin le principal fournisseur d’aide militaire à Kiev et une réduction de l’aide américaine porterait un coup dur à l’Ukraine et ses efforts pour libérer les parties sud et est occupées du pays.

Alors que dans le camp républicain, des voix s’élèvent contre les dizaines de milliards d’aide à l’Ukraine débloqués par l’administration démocrate de Joe Biden, Lloyd Austin et le secrétaire d’État Antony Blinken ont exhorté, lors d’une audition en octobre, les législateurs, à maintenir leur soutien à Kiev, le chef de la défense américaine déclarant que "sans notre soutien, (le président russe Vladimir) Poutine réussira".

Sur le terrain, la situation reste tendue lundi. À Kherson, grande ville du sud pilonnée quasi-quotidiennement par l’armée russe, le bombardement d’un parking a fait deux morts et deux blessés dans la matinée, a indiqué l’administration régionale.

Mais certains législateurs républicains s’opposent à la poursuite de l’aide, et le martèlent, de quoi nourrir le doute quant à l’ampleur et la pérennité du soutien américain dans les mois à venir. Ainsi, une nouvelle rallonge à l’Ukraine a été exclue d’un accord budgétaire adopté par le Congrès la semaine dernière.

Malgré cela, un haut responsable de la défense américaine a insisté auprès de journalistes sur sa "conviction" que "le Congrès finira par fournir ce soutien".

La porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a néanmoins dit au début du mois que les programmes d’aide "ont été réduits parce que nous avons dû doser notre soutien à l’Ukraine".

Outre l’opposition politique interne aux États-Unis à la poursuite de l’aide, le conflit entre Israël et le Hamas détourne l’attention de l’opinion internationale de cette guerre aux portes de l’Europe.

Maria Chami, avec AFP