Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé jeudi en Israël, où il devrait faire pression sur l’État hébreu en vue d’une prolongation de la trêve entre Israël et le Hamas. Celle-ci a été prolongée jeudi matin, in extremis, pour un septième jour. 

La trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a été prolongée in extremis jeudi pour un septième jour, qui devrait voir la libération de nouveaux otages contre celle de prisonniers palestiniens.

La matinée a cependant été marquée par une attaque à l’arme à feu menée par deux "terroristes" contre un arrêt de bus à Jérusalem lors de laquelle trois personnes ont été tuées et seize autres blessées, dont cinq grièvement, selon la police israélienne. Les deux assaillants ont été "neutralisés".

La trêve était entrée en vigueur le 24 novembre après sept semaines de bombardements israéliens sur la bande de Gaza, menés en représailles à une attaque sanglante sans précédent du Hamas sur le sol israélien lancée depuis le territoire palestinien.

À quelques minutes de l’expiration de la trêve, jeudi à 5h GMT, l’armée israélienne a annoncé sur X (ex-Twitter) que "la pause opérationnelle va continuer à la lumière des efforts des médiateurs pour poursuivre le processus de libération des personnes enlevées", après un sixième échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens dans la nuit.

"Conformément aux termes de l’accord, Israël a reçu il y a peu de temps une liste [de noms] de femmes et d’enfants", a indiqué peu après, dans un communiqué, le bureau du Premier ministre, sans préciser le nombre de ces otages devant être libérés.

Le Hamas a annoncé aussi que la trêve allait continuer pour un "septième jour", ce qu’a confirmé ensuite le Qatar, principal médiateur avec le soutien des États-Unis et de l’Égypte.

En outre, une trentaine d’étrangers ou binationaux, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, ont été libérés hors du cadre de cet accord.

La trêve a aussi permis l’entrée de centaines de camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée par les bombardements israéliens.

Visite de Blinken

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé tôt jeudi en Israël, où il doit rencontrer notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahou pour faire pression en vue d’une prolongation de la trêve, avant de se rendre en Cisjordanie.

"Dans les prochains jours, nous serons focalisés sur la manière de faire pour prolonger la pause afin que nous puissions continuer à faire sortir plus d’otages et à faire entrer plus d’aide", avait-il déclaré mercredi en marge d’une réunion de l’Otan à Bruxelles.

Le sixième échange de prisonniers palestiniens contre des otages du Hamas a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi.

Dix otages israéliens, dont cinq binationaux (un Néerlandais, trois Allemands et un Américain), ainsi que deux Russes et quatre Thaïlandais ont été remis par le Hamas au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), avant d’être conduits en Israël.

En échange, trente Palestiniens (16 mineurs et 14 femmes) détenus dans plusieurs prisons israéliennes ont ensuite été libérés.

Parmi les personnes libérées figure Ahed Tamimi, une militante de 22 ans, icône de la lutte contre l’occupation israélienne. Elle avait été arrêtée le 6 novembre pour une publication sur Instagram qui, selon des sources israéliennes, appelait au massacre des Israéliens et faisait référence à Hitler.

L’accord de cessez-le-feu temporaire a accéléré l’entrée de l’aide humanitaire, qui arrivait auparavant au compte-gouttes. Mais "le volume d’aide qui parvient aux Palestiniens à Gaza est toujours totalement insuffisant", a dénoncé mercredi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. "Nous pensons que nous avons besoin d’un véritable cessez-le-feu humanitaire", a-t-il plaidé. "La population de Gaza vit au milieu d’une catastrophe humanitaire monumentale, sous les yeux du monde. Nous ne devons pas détourner les yeux", a martelé le chef de l’ONU.

Maria Chami, avec AFP