L’armée israélienne resserre son étau sur Khan Younès, provoquant l’un des épisodes les plus intenses en deux mois de conflit avec le Hamas dans la bande de Gaza.

L’armée israélienne encercle mercredi la grande ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où font rage des combats parmi les plus intenses en deux mois de guerre contre le Hamas.

À pied, à moto, entassés dans des charrettes ou leurs bagages empilés sur les toits de leurs voitures, des milliers de civils continuent de fuir vers le sud, acculés dans un périmètre de plus en plus exigu près de la frontière fermée avec l’Égypte et confrontés à une situation humanitaire catastrophique.

Des sources du Hamas et du Jihad islamique ont indiqué à l’AFP que leurs combattants mènent de violents affrontements avec les troupes israéliennes dans le but de les empêcher d’entrer dans Khan Younès et les secteurs situés à l’est de la ville, ainsi que dans les camps de réfugiés à proximité.

Selon le bureau de presse du gouvernement du Hamas, des tirs d’artillerie ont fait "des dizaines de morts et de blessés" dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs villages à l’est de Khan Younès et l’armée israélienne a également attaqué plusieurs autres secteurs de la bande de Gaza.

Selon le ministère de la Santé à Gaza, des frappes aériennes israéliennes contre le camp de Nousseirat, dans le centre du territoire, ont fait ainsi six morts et 14 blessés. D’après la même source, d’autres frappes sur le camp de Jabalia ont fait plusieurs morts et blessés, alors que le directeur d’une clinique de Khan Younès, Ramez al-Najjar, a été tué dans un raid israélien contre son domicile.

Sur sa chaîne Telegram, l’armée israélienne a par ailleurs affirmé avoir tué "la plupart des hauts commandants" des brigades du Hamas opérant depuis un réseau de tunnels dans le nord de la bande de Gaza. Elle a diffusé une photo montrant cinq hauts responsables du mouvement palestinien qu’elle dit avoir "éliminés".

Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), Rafah est désormais le seul endroit du territoire où de l’aide humanitaire est encore distribuée, en quantité limitée. L’aide n’arrive pratiquement plus à Khan Younès et l’accès aux zones situées plus au nord est coupé depuis la reprise des combats.

L’armée israélienne largue chaque jour sur Khan Younès des tracts avertissant de l’imminence d’un bombardement, ordonnant aux habitants de quitter leur quartier. Mais l’ONU, qui a estimé que 28% du territoire de la bande de Gaza tombe désormais sous le coup de ces ordres d’évacuation, a jugé "impossible" de mettre en place des zones sécurisées, telles que désignées par Israël, pour accueillir les civils.

Mardi, de nouvelles scènes de chaos se sont répétées à l’hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand du sud de la bande de Gaza, où des patients sont soignés à même le sol. Sous les sirènes des ambulances, des blessés étaient transportés, parfois allongés dans de simples remorques ou portés par leurs proches, selon des images de l’AFP.

Dans le nord de la Cisjordanie, en proie également à une intensification des violences, deux Palestiniens âgés de 16 et 18 ans ont été tués et trois autres personnes blessées, mercredi, à l’aube, par des tirs de l’armée israélienne dans le camp de Faraa, selon l’agence de presse palestinienne Wafa citant des sources du Croissant-Rouge.

Par ailleurs, depuis le 7 octobre, au moins 257 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par l’armée ou des colons israéliens.

Maria Chami, avec AFP

 

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