Un commerçant septuagénaire fait sensation sur les réseaux sociaux grâce à des vidéos le montrant en train de danser entre les étals d’un marché du nord de l’Iran, suscitant toutefois la controverse dans un pays où danser en public est interdit.

Sadegh Bagheri, connu sur les réseaux sociaux sous le nom de "Sadegh Booghi", a captivé des dizaines de milliers d’abonnés sur Instagram en partageant des vidéos où il dévoile ses mouvements de hanche au milieu des acclamations et des applaudissements dans un décor improbable, entre les étals de poisson frais du marché de la ville de Rasht.

Des médias persans basés en dehors de l’Iran, tels qu’Iran Wire et Iran International, rapportent que le compte de Sadegh Bagheri, ainsi que d’autres comptes ayant relayé ses vidéos, ont été bloqués.

 

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Un avertissement signalant un "contenu criminel", apparaît désormais sur ces comptes, selon ces sources.

Elles font état, en outre, de l’arrestation de l’homme et de plusieurs influenceurs ayant partagé les images, mais les autorités iraniennes ont nié ces allégations.

L’agence de presse iranienne Isna a rapporté, citant le département des relations publiques de la police dans la province septentrionale de Gilan, que les informations sur les arrestations et les fermetures étaient "fausses".

"Les personnes ayant violé les normes applicables au cyberespace ont été averties dans le cadre de la loi", a-t-elle ajouté sans plus de précisions.

Depuis la fermeture de son compte Instagram, des vidéos qui auraient été tournées en Iran ont émergé, montrant des hommes et des femmes imitant les pas de danse de Sadegh Booghi en signe de solidarité.

Certaines de ces vidéos montrent des femmes dansant sans voile, bravant ainsi l’obligation de porter le hijab et l’interdiction de danser en public.

"Un groupe de femmes et de jeunes filles en Iran se sont filmées dansant en solidarité avec Sadegh Booghi (…) dont le compte Instagram a été fermé par les autorités", affirme le Center for Human Rights in Iran basé à New York, précisant qu’il avait 128.000 abonnés.

Les autorités iraniennes, déjà sur le qui-vive depuis les manifestations provoquées en septembre 2022 par le décès en détention de Mahsa Amini, après son arrestation pour non-respect du code vestimentaire, sont particulièrement sensibles à tout mouvement susceptible de déclencher une mobilisation sociale.

Maria Chami, avec AFP

 

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