L’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé lundi le gouvernement israélien d’affamer délibérément des civils palestiniens dans la bande de Gaza, dans le cadre de sa stratégie de guerre contre le Hamas.

"Le gouvernement israélien utilise la famine imposée à des civils comme méthode de guerre dans la bande de Gaza occupée, ce qui constitue un crime de guerre", a déclaré l’organisation basée à New York dans un rapport.

"Depuis plus de deux mois, Israël prive la population de Gaza de nourriture et d’eau, une politique encouragée ou approuvée par de hauts responsables israéliens et qui reflète une intention d’affamer les civils en tant que méthode de guerre", a déclaré Omar Shakir, directeur pour Israël et la Palestine à Human Rights Watch. "Les dirigeants mondiaux devraient dénoncer cet odieux crime de guerre, qui a des effets dévastateurs sur la population de Gaza."

Entre le 24 novembre et le 4 décembre, Human Rights Watch a mené des entretiens avec onze Palestiniens déplacés à Gaza. Ils ont décrit les profondes difficultés qu’ils rencontrent pour se procurer des produits de première nécessité. "Nous n’avions ni nourriture, ni électricité, ni Internet, rien du tout", a déclaré un homme ayant fui le nord de la bande de Gaza. "Nous ne savons pas comment nous avons survécu."

Dans le sud de Gaza, les personnes interrogées ont décrit la pénurie d’eau potable, le manque de nourriture menant à des magasins vides et à de longues files d’attente, ainsi que des prix exorbitants. "Vous êtes constamment à la recherche des choses requises pour survivre", a déclaré un père de deux enfants. Le programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a signalé le 6 décembre que neuf ménages sur dix dans le nord de Gaza, et deux ménages sur trois dans le sud du territoire, avaient passé au moins une journée et une nuit complètes sans nourriture.

Le gouvernement israélien a réagi en qualifiant HRW "d’organisation antisémite et anti-israélienne". "HRW n’a pas condamné l’attaque contre les citoyens israéliens et le massacre du 7 octobre", a rappelé à l’AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Lior Haiat.

L’organisation "n’a donc aucune base morale pour parler de ce qui se passe à Gaza, si elle ferme les yeux sur les souffrances et les droits de l’homme des Israéliens", a-t-il ajouté.

Après des semaines de bombardements et de combats, la majeure partie de la population palestinienne a été déplacée et les habitants sont confrontés à des pénuries.

Vendredi, Israël a approuvé l’acheminement "temporaire" d’une aide via le point de passage du poste-frontière de Karem Abou Salem (appelé Kerem Shalom du côté israélien) et un premier convoi est entré dimanche, selon un responsable du Croissant-Rouge égyptien.

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