Les bombardements et les opérations au sol de l’armée israélienne contre le Hamas palestinien se sont poursuivis samedi dans la bande de Gaza, où la situation humanitaire demeure catastrophique, le Conseil de sécurité de l’ONU exigeant l’acheminement " à grande échelle " d’aide humanitaire dans le territoire assiégé.

Adoptée après des négociations acharnées, et après plusieurs reports du vote pour éviter un véto américain, cette résolution " exige de toutes les parties qu’elles autorisent et facilitent l’acheminement immédiat, sûr et sans entrave d’une aide humanitaire à grande échelle " à Gaza.

Le texte demande aussi de " prendre de toute urgence " des mesures à cet égard pour " créer les conditions d’une cessation durable des hostilités ". Pour éviter un nouveau véto américain, elle ne mentionne donc pas la " cessation urgente et durable des hostilités " présente dans le texte initial.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a réagi dans la foulée en affirmant sur X que son pays continuerait " pour des raisons de sécurité " à inspecter toute l’aide humanitaire entrant à Gaza.

Côté palestinien, l’ambassadeur à l’ONU Riyad Mansour a salué " un pas dans la bonne direction ", tout en insistant sur la nécessité d’un " cessez-le-feu immédiat ", comme le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Estimant que la façon dont Israël menait son " offensive " créait des " obstacles massifs " à la distribution d’aide, ce dernier a estimé que seul un cessez-le-feu pourrait " commencer à répondre aux besoins désespérés de la population de Gaza ".

Israël a promis de détruire le Hamas, classé comme organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël, en représailles à l’attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste sur son sol, qui a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur le bilan israélien. Les commandos palestiniens ont aussi enlevé environ 250 personnes, dont 129 sont toujours retenues à Gaza, d’après Israël.

Les opérations militaires israéliennes menées en représailles ont fait 20.057 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, et plus de 50.000 blessés, selon le dernier bilan du gouvernement du Hamas.

Sur le plan humanitaire, l’aide entre au compte-gouttes sur l’étroite bande de terre assiégée et désormais en ruine.

" Je n’ai pas peur d’apporter de l’aide dans Gaza. Si on me laissait rentrer, je remonterais jusqu’au nord (de la bande de Gaza). On attend ici depuis des heures ", a déclaré vendredi à une journaliste de l’AFP le chauffeur d’un convoi, Saïd Abdel Hamid, au point de passage de Kerem Shalom (Karem Abou Salem en arabe).

Farine, matelas, couvertures, denrées alimentaires: à Kerem Shalom et à Rafah, l’autre point de passage que peuvent emprunter les convois humanitaires depuis l’Egypte, l’aide humanitaire reste largement insuffisante, alertent ONG et organisations de l’ONU.

Sur le terrain, selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 410 Palestiniens ont été tués ces dernières 48 heures dans la bande de Gaza, dont 16 vendredi dans un bombardement qui a touché une maison à Jabaliya (nord) et cinq, dont quatre membres d’une même famille y compris une fillette, dans une frappe contre une voiture à Rafah (sud).

Avec AFP

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