Journée de deuil national ce jeudi 4 janvier en Iran, au lendemain de l’attentat qui a tué au moins 84 personnes venues rendre hommage au général Qassem Soleimani à Kerman, dans le sud du pays. Le groupe jihadiste Daech a revendiqué l’attaque.

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué jeudi l’attentat qui a fait 84 morts en Iran la veille, près de la tombe du général Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, dont le pays commémorait la mort en 2020.

Via ses chaînes Telegram, le groupe jihadiste a indiqué que deux de ses membres ont " activé leur ceinture explosive " au milieu " d’un grand rassemblement d’apostats, près de la tombe de leur leader +Qassem Soleimani+ hier à Kerman, dans le sud de l’Iran ".

L’Iran observe une journée deuil national au lendemain de cette attaque survenue dans un contexte régional très tendu depuis le début du conflit en octobre entre Israël et le Hamas, et au lendemain de l’élimination d’un haut responsable du mouvement islamiste palestinien dans une frappe près de Beyrouth, attribuée à Israël.

Des responsables iraniens ont aussitôt pointé du doigt Israël et les Etats-Unis après la double explosion qui s’est produite mercredi à Kerman (sud), près de la mosquée Saheb al-Zaman, où se trouve la tombe du général Soleimani tué en janvier 2020 dans une attaque de drone américaine en Irak.

Aux Etats-Unis, le département d’Etat a jugé " absurde " toute suggestion d’une implication des Etats-Unis ou d’Israël dans cet attentat qui " ressemble à une attaque terroriste, le genre de chose que Daech a fait par le passé ", selon un haut responsable américain s’exprimant sous couvert d’anonymat.

Le bilan des victimes a été à nouveau revu à la baisse jeudi. Après 103 morts annoncés par l’agence de presse officielle Irna puis 95 par le ministre de la Santé, Bahram Eynollahi, le chef des services d’urgence du pays, Jafar Miadfar, a fait état de 84 morts et 284 blessés.

L’Iran a décrété jeudi " journée de deuil national " après cette attaque, la plus meurtrière dans le pays depuis 1978, quand un incendie criminel avait fait au moins 377 morts dans un cinéma d’Abadan, selon les archives de l’AFP.

Ennemi juré de l’Iran, Israël n’a pas commenté l’attentat. " Nous sommes concentrés sur les combats avec le Hamas " dans le territoire palestinien de la bande de Gaza, a indiqué le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis une " réponse sévère " à l’attentat.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, soutenu par Téhéran, a lui fustigé un " acte terroriste (…) qui cherche à déstabiliser la sécurité de la République islamique au service de l’agenda de l’entité sioniste (Israël) ".

La Syrie, a exprimé " son entière solidarité face aux attaques terroristes et aux complots honteux " qui visent, selon elle, son allié iranien.

De son côté, le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé un attentat " choquant par sa cruauté et son cynisme ".

Le secrétaire général de l’ONU, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, la Jordanie, et l’Arabie saoudite ont eux aussi condamné l’attaque.

Avec AFP