Lundi, le mouvement islamiste palestinien Hamas va donner sa réponse à une proposition de trêve dans le conflit avec Israël à Gaza. Une réunion tripartite est prévue au Caire avec l’Égypte, le Qatar et le Hamas.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d’otages.

Une réunion tripartite doit avoir lieu au Caire entre l’Égypte, le Qatar et le Hamas dont la délégation sera conduite par Khalil al-Hayya, membre de la branche politique du mouvement pour la bande de Gaza et très impliqué dans les négociations, a indiqué à l’AFP un haut responsable du Hamas sous couvert d’anonymat.

"L’atmosphère est positive, sauf nouveaux obstacles posés par Israël", a indiqué à l’AFP un responsable du mouvement islamiste qui a requis l’anonymat. "Aucun problème majeur n’est soulevé dans les observations et demandes que soumettra le Hamas au sujet du contenu de la proposition", lors de cette réunion, a-t-il ajouté.

Il s’agit d’une proposition élaborée par l’Égypte et amendée par Israël. Elle avait été présentée en réponse au Hamas qui, mi-avril, insistait sur un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, une hypothèse qu’Israël refuse d’envisager.

Les détails de la proposition israélienne n’ont pas filtré mais, d’après le site d’information américain Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de "l’établissement d’un calme durable" à Gaza.

"Catastrophe"

La pression interne sur le gouvernement du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, ne cesse de s’accentuer, à l’image d’une nouvelle manifestation, samedi soir, qui a rassemblé à Tel-Aviv des milliers de personnes pour exiger la libération des otages.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est attendu cette semaine en Israël, où il s’était rendu pour la dernière fois en mars, ainsi qu’en Jordanie, a annoncé le département d’État américain dimanche.

En tournée au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve, M. Blinken est arrivé, lundi, en Arabie saoudite, où se tient une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) au sujet du conflit.

Dimanche, lors de ce sommet de deux jours rassemblant de hauts dirigeants arabes et occidentaux à Riyad, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane, a affirmé que "la situation à Gaza est manifestement une catastrophe à tous points de vue – humanitaire entre autres – mais aussi un échec total du système politique existant à faire face à la crise".

Invité à l’événement, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé Washington à empêcher l’offensive terrestre qu’Israël affirme préparer contre la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, déjà régulièrement bombardé, et où s’entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés.

"Les États-Unis sont le seul pays capable d’empêcher Israël de commettre ce crime", a déclaré M. Abbas, selon lequel une telle opération, annoncée par les responsables israéliens, serait "le plus grand désastre de l’histoire du peuple palestinien".

Dans la nuit de dimanche à lundi, trois frappes israéliennes à Rafah ont tué 16 personnes, ont indiqué des sources hospitalières à l’AFP. Deux autres frappes ont fait sept morts à Gaza-ville (centre), d’après l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.

L’armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé "des dizaines de cibles terroristes" dans le centre de Gaza. Et tout au long de la journée de samedi, la marine israélienne a visé des cibles du Hamas et fourni un appui aux troupes déployées dans le centre du territoire, a indiqué l’armée dimanche.

Par Aymeric Vincenot avec Robbie Correy-Boulet, AFP