En campagne électorale, Donald Trump a assuré samedi qu’il allait "sauver l’Amérique" en gagnant la présidentielle de novembre contre Joe Biden, le "corrompu", dans un pays "défaillant" et au bord d’une "troisième guerre mondiale".

Trois ans jour pour jour après l’assaut du Capitole, l’ancien président républicain a enchaîné les meetings dans le petit État de l’Iowa (Midwest). Celui-ci organise le 15 janvier ses caucus, lançant ainsi le bal des primaires républicaines de 2024, qui lui donnent depuis un demi-siècle un poids surdimensionné dans la campagne présidentielle.

Le milliardaire, qui rêve d’être réélu en novembre et de retourner à la Maison Blanche le 20 janvier 2025, malgré ses quatre inculpations au pénal, fera face aux électeurs dans huit jours, et ce, pour la première fois depuis son départ avec fracas de la présidence le 20 janvier 2021.

Trois ans après l’attaque sans précédent contre le siège du Congrès à Washington par ses partisans, le 6 janvier 2021, Donald Trump a affirmé dans deux discours décousus de plus de deux heures chacun, dans les petites villes de Newton et de Clinton, qu’il allait "gagner pour la troisième fois" la présidentielle en novembre.

Élu en novembre 2016 et battu quatre ans plus tard, le tribun considère que la victoire à ce scrutin lui a été "volée" par le démocrate Joe Biden, 81 ans, qu’il a de nouveau appelé "Joe-la-Crapule" tout en se moquant de son âge.

Après avoir traité son rival d’"incompétent ", de "corrompu" et de "pire" président de l’histoire des États-Unis, Donald Trump, 77 ans, qui a bouleversé en une décennie la démocratie américaine, a jugé que la première puissance mondiale était "en déclin".

Évoquant les guerres en Ukraine et à Gaza, ainsi que les tensions avec l’Iran ou la Chine, il a mis en garde ses centaines de partisans MAGA ("Make America Great Again") enthousiastes à Newton: si M. Biden est réélu, le pays risque une "troisième guerre mondiale" et une nouvelle "dépression", comme dans les années 1930.

Ironisant sur les avertissements des démocrates et des médias d’un risque de "dictature" Trump en cas de second mandat, l’homme d’affaires a proclamé sous les rires et applaudissements: "Je suis un dictateur."

La veille, dans un discours en Pennsylvanie axé sur la démocratie en danger, Joe Biden avait comparé la rhétorique de son rival à celle de "l’Allemagne nazie".

En dépit de ses déboires judiciaires et d’un risque d’emprisonnement pour ses tentatives d’inverser les résultats de la présidentielle 2020, les sondages créditent Donald Trump de 60% des voix républicaines face à ses principaux adversaires, Nikki Haley et Ron DeSantis, qu’il ne s’est pas privé de tourner en dérision.

Dans l’Iowa et dans nombre d’États conservateurs, le septuagénaire dispose d’une base très fidèle qui balaie d’un revers de main ses frasques et ses ennuis judiciaires.

L’attaque contre le Capitole, temple de la démocratie américaine, demeure un sujet de profonde division aux États-Unis: un quart des Américains et 44% des électeurs trumpistes pensent, sans toutefois aucune preuve, que la police fédérale (FBI) en est à l’origine, selon un sondage du Washington Post et de l’université du Maryland.

Maria Chami, avec AFP