Le conflit Israël-Hamas se déplace au Yémen où les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené dans la nuit des frappes contre les rebelles houthis, qui menacent depuis des semaines le trafic maritime international en mer Rouge en " solidarité " avec les Palestiniens de Gaza, et ont prévenu vendredi qu’ils continueraient d’attaquer des navires.

Ces frappes ont ciblé des sites militaires dans plusieurs villes contrôlées par les Houthis, a indiqué la chaîne de télévision de ce groupe pro-iranien, membre de ce qu’ils appellent " l’axe de la résistance ", regroupement de mouvements armés hostiles à Israël et établis par l’Iran qui comprend également le Hamas et le Hezbollah .

Cinq personnes ont été tuées et six blessées parmi les rebelles.

La capitale Sanaa et la ville portuaire de Hodeida, où les correspondants de l’AFP ont dit avoir entendu plusieurs explosions, ainsi que Taëz et Saada ont été visées.


Un porte-parole des rebelles au Yémen, Mohamed Abdel Salam, a affirmé vendredi que les Houthis continueront de cibler les navires liés à Israël en mer Rouge, en dénonçant les frappes américano-britanniques " injustifiées " contre son mouvement.

" Il n’y a aucune justification à cette agression contre le Yémen, puisqu’il n’y avait pas de menace sur la navigation internationale en mer Rouge (…), et la cible était et restera les navires israéliens ou ceux se dirigeant vers les ports de la Palestine occupée ", a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).

L’opération américano-britannique a été menée " avec succès " en réponse " directe aux attaques sans précédent des Houthis sur des navires internationaux en mer Rouge ", a affirmé le président américain Joe Biden, évoquant une action " défensive " soutenue pour protéger notamment le commerce international.

Dans la foulée de la guerre Israël-Hamas, les Houthis ont multiplié depuis la mi-novembre les attaques par missiles et par drones en mer Rouge, poussant de nombreux armateurs à contourner la zone, ce qui fait grimper les coûts et les temps de transport entre l’Europe et l’Asie.


L’Iran a condamné les frappes aériennes, estimant qu’il s’agissait d’une " action arbitraire " et d’une " violation flagrante de la souveraineté " de ce pays.

Dans un communiqué, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a " condamné fermement les attaques militaires menées par les Etats-Unis et le Royaume-Uni contre plusieurs villes du Yémen ", après la multiplication des attaques des rebelles Houthis soutenus par l’Iran contre des navires en mer Rouge.


La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a condamné les frappes menées pendant la nuit au Yémen, dénonçant une mesure menant à " l’escalade " et ayant des " objectifs destructeurs ".

" Les frappes des États-Unis au Yémen sont un nouvel exemple de la déformation par les Anglo-Saxons des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et d’un mépris total du droit international au nom d’une escalade dans la région pour atteindre leurs objectifs destructeurs ", a écrit sur Telegram Maria Zakharova.

La Chine a déclaré être " préoccupée " par l’escalade des tensions en mer Rouge après les frappes aériennes menées dans la nuit par les Etats-Unis et le Royaume-Uni contre des cibles des rebelles Houthis au Yémen.

" La Chine est préoccupée par l’escalade des tensions en mer Rouge ", a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, et exhorte " les parties concernées à rester calmes et à faire preuve de retenue afin d’éviter une expansion du conflit ".

Les Houthis portent " la responsabilité extrêmement lourde de l’escalade régionale ", a estimé de son coté la France, exigeant la fin des attaques.

L’Otan a estimé que " Ces frappes étaient défensives et visaient à préserver la liberté de navigation dans l’une des voies maritimes les plus importantes au monde ", a indiqué Dylan White, porte-parole de l’Alliance. " Les attaques des Houthis doivent prendre fin ", a-t-il ajouté

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé  " Toutes ces actions constituent un usage disproportionné de la force ", en accusant les Occidentaux de vouloir " créer un bain de sang en mer Rouge ".

L’Espagne ne prendra pas part à une éventuelle mission de l’UE en mer Rouge contre les attaques de rebelles Houthis du Yémen, a annoncé vendredi la ministre espagnole de la Défense, alors que l’envoi d’une force navale européenne est à l’étude.

Maria Chami, avec AFP

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