Pour la première fois depuis qu’il a quitté le pouvoir, l’ancien président américain Donald Trump, quatre fois inculpé au pénal, fait face au jugement des électeurs.

Le milliardaire de 77 ans est bien parti pour remporter ce rendez-vous électoral crucial: il dispose d’après les sondages d’une des plus grandes avances jamais vues sur ses rivaux – près de 50% des intentions de vote.

" Nous allons l’emporter haut la main", affirme Trump à ses militants, promettant de chasser Joe Biden du pouvoir lors de la présidentielle de novembre.

L’ancien dirigeant peut s’appuyer sur une armée de bénévoles qui ratissent depuis des mois les moindres recoins de l’Iowa pour mobiliser les électeurs.

Une inconnue de dernière minute perturbe toutefois l’équation du favori républicain: le froid.

L’État tout entier a été frappé par une tempête de neige d’une rare intensité et le thermomètre devrait frôler les -30°C au moment du vote, avec des routes verglacées.

Cinq candidats sont en lice pour barrer la route à Donald Trump vers la Maison Blanche, mais seuls deux semblent encore avoir une chance. L’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley, seule femme dans la course, bénéficie d’une ascension récente dans les sondages. La quinquagénaire est la nouvelle coqueluche de la droite, très appréciée notamment par les milieux d’affaires. Quant au jeune gouverneur de Floride, Ron DeSantis, conservateur aux positions choc sur l’immigration ou l’avortement, il a tout misé sur l’Iowa, sillonnant ces derniers mois chacun des 99 comtés.

Les observateurs n’écartent pas que l’un ou l’autre crée la surprise et grignote une partie de l’énorme avance de Donald Trump.

Or, si l’ancien président n’obtient pas le triomphe annoncé dans l’Iowa, son image d’invincibilité risque d’être entamée pour le reste de la course. Car, dès la semaine prochaine, le ballet très orchestré des primaires mènera les candidats dans le New Hampshire, avant que chacun des 50 États vote, tour à tour, jusqu’en juin.

En ligne de mire, la convention nationale de juillet, qui investira officiellement le candidat républicain à la présidentielle.

Pour Donald Trump, la priorité est de s’assurer de la victoire avant que ne commencent ses procès, dont certains lui font risquer la prison. Le républicain va vivre une année en tous points extraordinaire, ponctuée d’allées et venues entre les tribunaux et les estrades de meetings.

Déjà fort du soutien officiel de son parti, le président sortant, Joe Biden, devrait, sauf énorme surprise, être désigné en août comme le candidat du parti démocrate. Et ce, malgré les critiques répétées sur l’âge du dirigeant octogénaire.

Le démocrate a annoncé lundi disposer d’un trésor de guerre de plus de 117 millions de dollars pour sa campagne de réélection – un atout non négligeable dans un pays où les victoires politiques se remportent à coups de milliards de dollars.

Maria Chami, avec AFP