La guerre Israël-Hamas est entrée dans son 104ᵉ jour, ce jeudi 18 janvier. Tandis que le gros des combats se déroule à Khan Younès, l’armée israélienne fait de nouveau face à des incidents dans le nord de l’enclave.

Des dizaines de Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes jeudi dans la bande de Gaza, où l’armée a annoncé une progression de ses soldats dans la ville méridionale de Khan Younès ainsi que de violents combats contre le Hamas.

L’armée a dans le même temps intensifié ses raids en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où un homme de 27 ans a été tué par balle, selon l’Autorité palestinienne.

La guerre, qui a dévasté Gaza et déplacé plus de 80% de la population, a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, tuant 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza durant l’attaque, dont une centaine ont été libérées à la faveur d’une trêve fin novembre. Selon Israël, 132 restent détenues, dont 27 seraient mortes.

En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Selon le ministère de la Santé à Gaza, 24.620 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tuées et 61.830 blessées dans les opérations israéliennes.

Khan Younès, épicentre des combats

Après avoir mené des bombardements incessants par terre, mer et air contre le territoire de 362 km² où s’entassent quelque 2,4 millions d’habitants, l’armée israélienne y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans laquelle elle a déploré la mort de 193 soldats.

Ces derniers, entrés depuis le sud d’Israël dans le nord de la bande de Gaza voisine, ont progressé en direction du sud du territoire palestinien, sous une couverture aérienne, après des affrontements acharnés avec les combattants du Hamas.

Khan Younès est désormais l’épicentre des combats. Selon Israël, des responsables du Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne, se cachent dans l’hôpital Nasser de la ville.

Dans un communiqué, l’armée a dit que ses soldats avaient atteint "le secteur le plus méridional de la bande de Gaza depuis le début de l’opération terrestre".

Résurgence du Hamas au nord de Gaza

L’armée israélienne continue, ce jeudi 18 janvier, de surveiller de près les opérations du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, malgré une réduction de ses effectifs dans la zone.

Selon le quotidien israélien Haaretz, l’état-major israélien s’inquiète des tentatives du groupe armé palestinien de tirer profit de ce retrait et de reconstituer ses effectifs.

Les chars israéliens ont notamment repris d’assaut des parties du nord de l’enclave, qu’ils avaient quittées la semaine dernière, selon les propos de certains habitants du secteur, rapportés mardi par Reuters.

Sous la pression des États-Unis, qui souhaitent réduire le nombre de victimes civiles, Israël a déclaré qu’il passait d’une opération terrestre de grande envergure à des attaques ciblées contre les militants du Hamas qui contrôlent l’enclave.

Crise humanitaire majeure

Les bombardements israéliens ont rasé des quartiers entiers à Gaza, provoqué une crise humanitaire majeure et mis hors service plus de la moitié des hôpitaux dans le territoire palestinien, auquel Israël impose un siège total depuis le 9 octobre après un blocus terrestre, aérien et maritime datant de 2007.

L’ONU a dit redouter un "risque de famine" et des "épidémies mortelles", et l’Organisation mondiale de la Santé a affirmé que des patients "attendent la mort" dans les hôpitaux.

Jeudi avant l’aube, des convois de médicaments destinés aux otages et d’une aide humanitaire pour les civils palestiniens sont entrés à Gaza, selon des sources israélienne et palestinienne, dans le cadre d’un accord négocié par le médiateur qatari.

"De longs mois"

Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou est sous forte pression pour ramener les otages chez eux et reste inflexible face aux appels au cessez-le-feu.

"La victoire prendra de longs mois, mais nous sommes déterminés à l’obtenir", a répété Benjamin Netanyahou jeudi.

"Nous ne nous satisferons pas de moins qu’une victoire totale, ce qui signifie l’élimination des chefs terroristes, la destruction des capacités opérationnelles et militaires du Hamas, le retour des otages à la maison, la démilitarisation de la bande de Gaza avec un contrôle sécuritaire d’Israël total, y compris sur tout ce qui entre dans" le territoire palestinien, a-t-il dit.

La communauté internationale, elle, redoute un débordement du conflit avec les échanges de tirs quotidiens à la frontière israélo-libanaise entre l’armée israélienne et le Hezbollah, la multiplication des attaques des Houthis contre les navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, et l’intensification des frappes américaines au Yémen.

Avec AFP