Les États-Unis vont "suspendre temporairement" tout futur financement à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a annoncé vendredi la diplomatie américaine, après des accusations des autorités israéliennes selon lesquelles des employés pourraient avoir été impliqués dans l’attaque du Hamas.

"Les États-Unis sont extrêmement préoccupés par les accusations selon lesquelles 12 employés de l’Unrwa pourraient avoir été impliqués dans l’attaque terroriste du Hamas contre Israël", a indiqué le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, dans un communiqué.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’est entretenu jeudi avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, afin de "souligner le besoin d’une enquête rapide et approfondie sur cette affaire", a précisé M. Miller.

"Les États-Unis ont contacté l’État d’Israël afin d’obtenir davantage d’informations sur ces accusations", a-t-il ajouté.

Tout en rappelant le "rôle critique" de l’Unrwa dans l’aide aux Palestiniens, le département d’État insiste sur l’importance que cette agence de l’ONU "réponde à ces accusations et prenne toute mesure corrective appropriée".

L’Unrwa avait annoncé un peu plus tôt, vendredi, s’être séparée de "plusieurs" de ses employés et avoir ouvert une enquête face aux accusations des autorités israéliennes.

"Les autorités israéliennes ont fourni à l’Unrwa des informations sur l’implication supposée de plusieurs de ses employés" dans l’attaque, indique un communiqué du chef de l’agence, Philippe Lazzarini. "Pour protéger les capacités de l’agence à délivrer de l’aide humanitaire, j’ai décidé de résilier immédiatement les contrats de ces membres du personnel et d’ouvrir une enquête afin que la vérité soit établie sans délai", ajoute-t-il." Tout employé impliqué dans des actes de terrorisme devra en répondre, y compris à travers des poursuites judiciaires."

L’Unrwa réitère "sa condamnation, dans les termes les plus forts", des attaques du 7 octobre et appelle à la libération "immédiate et inconditionnelle" des otages israéliens encore détenus.

Il insiste pour autant sur le fait que "plus de 2 millions de personnes à Gaza dépendent d’une aide vitale que l’agence a fournie depuis que la guerre a commencé" et que "quiconque trahit les valeurs fondamentales des Nations unies trahit aussi ceux que nous servons à Gaza, dans la région et ailleurs dans le monde".

Maria Chami, avec AFP