Les pourparlers ont repris au Caire samedi sur les moyens de parvenir à une trêve dans la guerre de Gaza entre Israël et le Hamas, sur fond d’accusations mutuelles par les parties belligérantes d’entraver tout accord.

Des pourparlers ont repris samedi en Égypte en vue de mettre fin à des mois de guerre à Gaza entre les militants du Hamas et Israël, qui ont déclenché des protestations dans le monde entier.

Des médiateurs du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis ont rencontré une délégation du Hamas afin d’entendre la réponse du groupe militant à une proposition visant à arrêter les combats pendant 40 jours et à échanger des otages contre des prisonniers palestiniens, selon des informations publiées par le Royaume-Uni.

Peu avant 21h00 (18h00 GMT), une source du Hamas proche des négociations a déclaré à l’AFP que les pourparlers étaient terminés pour la journée et qu’ils reprendraient dimanche.

Un responsable israélien s’en prend au Hamas

Un haut responsable israélien a affirmé samedi à l’AFP que le Hamas "entravait toute possibilité d’accord" de trêve dans la bande de Gaza en insistant sur l’arrêt de la guerre, dans ses discussions au Caire avec les médiateurs.

"Les informations selon lesquelles Israël a accepté de mettre fin à la guerre, dans le cadre d’un accord sur un échange de prisonniers ou qu’Israël autorisera la médiation à garantir que la guerre va s’arrêter sont inexactes. Jusqu’ici, le Hamas n’a pas abandonné sa demande d’une fin de la guerre et entrave, ce faisant, la possibilité de parvenir à un accord" de trêve, a déclaré ce responsable ayant requis l’anonymat.

Un responsable du mouvement islamiste palestinien Hamas a de son côté indiqué à l’AFP que les discussions samedi au Caire avec les médiateurs (Egypte, Qatar, Etats-Unis) n’avaient connu "aucune évolution".

"Les négociations d’aujourd’hui (samedi) sont terminées et il y aura un nouveau cycle demain" dimanche, a-t-il ajouté, sans autre détail.

Des médias avaient rapporté samedi matin que Washington avait offert des assurances au Hamas sur le fait qu’Israël consentirait à un cessez-le-feu une fois un accord de trêve conclu.

Les médiateurs encadrent depuis des mois des négociations indirectes entre le Hamas et Israël pour arracher une trêve dans la bande de Gaza, où bombardements et combats font rage depuis près de sept mois.

Cette trêve est censée comprendre notamment une pause de l’offensive israélienne et la libération de détenus palestiniens contre celle d’otages enlevés lors de l’attaque sans précédent menée depuis la bande de Gaza par le mouvement palestinien le 7 octobre dans le sud d’Israël, laquelle a déclenché la guerre.

Depuis le 7 octobre, Israël et le Hamas n’ont conclu qu’une seule trêve, fin novembre. Elle avait duré une semaine et permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux, échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.

Le Hamas accuse Netanyahou

Vendredi, le Hamas avait indiqué se rendre au Caire dans un "esprit positif pour parvenir à un accord", tout en précisant rester "déterminé" à obtenir "un arrêt total de l’agression" israélienne, "le retrait des forces d’occupation" israéliennes et "un arrangement sérieux d’échange" d’otages contre des prisonniers palestiniens.

Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou répète à l’envi sa détermination à mener une offensive d’ampleur sur Rafah, ville du sud de la bande de Gaza qu’il estime être le dernier bastion du Hamas, et exclut de cesser la guerre avant d’avoir anéanti le mouvement islamiste.

Des propos qui, selon le Hamas, "visent clairement à faire échouer toute possibilité d’accord."

Le porte-parole du mouvement islamiste palestinien Osama Hamdan a notamment affirmé continuer "à parler des questions principales, à savoir le cessez-le-feu complet et le retrait complet [d’Israël] de Gaza" selon des propos rapportés par Al Jazeera. "Nous espérons pouvoir trouver des réponses positives aujourd’hui", a-t-il ajouté.

"Malheureusement, Netanyahou a clairement déclaré que, indépendamment de tout cessez-le-feu, il poursuivrait l’attaque contre Rafah, ce qui signifie qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu", a précisé M. Hamdan.

Des milliers de personnes, dont des proches d’otages, ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv pour réclamer au gouvernement Netanyahou la conclusion d’un accord de trêve permettant le retour des otages.

Une pancarte ornée du portrait de M. Netanyahu indique: "C’est vous qui sapez tout accord".

Avec AFP