Trois soldats américains ont été tués et d’autres blessés dans une frappe de drone contre une installation militaire à la frontière syro-jordanienne, dimanche 28 janvier.

Trois militaires américains ont été tués et 25 blessés dans une attaque au drone à la frontière entre Syrie et Jordanie, a annoncé dimanche Washington, le président Joe Biden menaçant de représailles les auteurs et désignant des groupes pro-Iran comme responsables.

Sur ses comptes Telegram et X, la " Résistance islamique en Irak ", nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, a de son côté revendiqué des " attaques menées dimanche à l’aube avec des drones " contre trois bases en territoire syrien, dont celles d’Al-Tanf et de Rukban, toutes proches.

C’est la première fois que des soldats américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, ce qui fait craindre une escalade des tensions encore plus grande dans la région.

" Aujourd’hui, l’Amérique a le cœur lourd. Trois militaires américains ont été tués, et plusieurs blessés dans une attaque de drone sur nos forces basées dans le nord-est de la Jordanie ", a déclaré le président américain dans un communiqué.

Le porte-parole du gouvernement jordanien a néanmoins indiqué plus tard dans la soirée que cette attaque n’a pas eu lieu sur son territoire, comme annoncé par Washington, mais plutôt sur une base militaire en Syrie, proche de la frontière avec le royaume hachémite.

L' "attaque qui a visé les forces américaines n’a pas eu lieu en Jordanie (…) Elle a visé la base d’Al-Tanf en Syrie ", une base stratégique de la coalition antijihadiste, près des frontières jordanienne et irakienne, a déclaré Muhannad Mubaidin, qui est aussi ministre de la Communication, à la télévision d’Etat jordanienne.

" Rendre des comptes "

" N’ayez aucun doute: nous allons faire rendre des comptes à tous les responsables, au moment et de la manière que nous voulons ", a-t-il ajouté, le ton menaçant.

Le commandement américain pour le Moyen-Orient (CENTCOM) a précisé que 25 soldats ont été blessés sur cette base.

Joe Biden a affirmé qu’à ce stade, " nous savons que cela a été mené par un groupe de combattants radicaux pro-Iran opérants en Syrie et en Irak ".

Ces soldats, a écrit le président démocrate, " risquent leur propre sécurité pour la sûreté de leurs compatriotes américains et celle de nos alliés et partenaires avec lesquels nous combattons le terrorisme ".

Ces décès de militaires américains interviennent dans un contexte explosif. Depuis la mi-octobre, plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé, les soldats américains et ceux de la coalition, en Irak et en Syrie, répercussion directe de la guerre à Gaza entre Israël, allié de Washington, et le Hamas, soutenu par Téhéran.

Et depuis début janvier, Washington a bombardé à de nombreuses reprises des positions des Houthis au Yémen, ces rebelles pro-Iran qui visent le trafic international en mer Rouge et dans le golfe d’Aden.

Avec AFP