Les États-Unis ont imposé mardi des sanctions économiques à l’encontre de deux personnes et cinq entités liées au consortium Intellexa, accusées d’avoir aidé à développer et diffuser des outils technologiques pour espionner des responsables du gouvernement américain, des journalistes et des experts politiques.

"La prolifération des logiciels espions commerciaux pose des risques de sécurité distincts et croissants pour les États-Unis", a indiqué le département du Trésor dans un communiqué.

Ce développement a été utilisé "à mauvais escient par des acteurs étrangers pour permettre des violations des droits humains et cibler des dissidents du monde entier à des fins de répression et de représailles", est-il précisé.

Le Consortium Intellexa se trouvait déjà, depuis juillet, sur la liste noire des entreprises interdites aux États-Unis.

Il "dispose d’une clientèle mondiale", et "a permis la prolifération de logiciels espions commerciaux et de technologies de surveillance dans le monde entier, y compris auprès des régimes autoritaires", affirme Washington.

Ces sanctions "représentent un pas en avant tangible pour décourager l’utilisation abusive des outils de surveillance commerciale, qui présentent de plus en plus un risque pour la sécurité des États-Unis et de nos citoyens", a déclaré le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson.

Le fondateur d’Intellexa Tal Jonathan Dilian, un officier du renseignement militaire israélien à la retraite, ainsi que Sara Aleksandra Fayssal Hamou, "une spécialiste de la délocalisation d’entreprises qui a fourni des services de gestion au Consortium Intellexa", ont été visés par ces sanctions économiques.

Leurs avoirs aux États-Unis ont été gelés et ils sont proscrits de toute activité commerciale avec des personnes ou des entreprises américaines.

Sont également concernées cinq entités liées à Intellexa.

Intellexa est un groupe d’entreprises complexe créé par un ancien soldat israélien et enregistré en Irlande, qui a ensuite formé un partenariat avec le groupe français Nexa pour commercialiser des logiciels espions.

Le Trésor indique que "depuis sa création en 2019, le consortium Intellexa agit comme label marketing pour une variété de cyberentreprises offensives qui proposent des logiciels espions et des outils de surveillance commerciaux pour permettre des campagnes de surveillance ciblées et massives".

"Ces outils sont désignés (…) sous l’appellation de logiciel espion Predator, capable de s’infiltrer dans une variété d’appareils électroniques via des attaques sans clic", est-il précisé dans le communiqué.

Ces mesures de sanction sont mises en place avant le troisième Sommet sur la démocratie, prévu à Séoul (Corée du Sud) le 18 mars.

Avec AFP