Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour la première fois évoqué vendredi la fin de son pouvoir à la tête de la Turquie en assurant que les élections municipales du 31 mars seraient les "dernières" dans lesquelles il s’engagerait.

"Je continue à travailler sans arrêt. Nous courons sans respirer parce que pour moi, c’est une finale. Avec l’autorité que me confère la loi, cette élection sera ma dernière élection", a annoncé le chef de l’État, au pouvoir d’abord comme Premier ministre puis comme président depuis 2003.

"Mais ce qui en résultera sera une bénédiction pour mes frères qui viendront après moi. Il y aura un transfert de confiance", a-t-il assuré à 22 jours du scrutin devant un rassemblement de la Fondation turque pour la jeunesse (TÜGVA).

L’enjeu principal pour le parti AKP au pouvoir est la reconquête d’Istanbul, principale ville et capitale économique du pays, passée aux mains de l’opposition en 2019 et dont M. Erdogan fut lui-même le maire dans les années 90.

Pour détrôner le maire actuel, Ekrem Imamoglu, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), a désigné un ancien ministre de l’Environnement, Murat Kurum.

M. Erdogan, 70 ans depuis le 26 février, a été réélu à la tête de l’État pour cinq ans en mai dernier, au second tour du scrutin, une première depuis qu’il a été élu au suffrage universel comme président de la République en 2014.

Après un changement de Constitution et l’instauration d’un régime présidentiel, il a été réélu à deux reprises à la tête de l’État, en 2018 et en 2023.

Lors des municipales de 2019, le principal parti d’opposition, le CHP (social-démocrate), avait infligé un sérieux camouflet au pouvoir islamo-conservateur de M. Erdogan en remportant la capitale, Ankara, ainsi qu’Istanbul. "

Avec AFP