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Les analyses politiques suggèrent un retour en force du Premier ministre indien Narendra Modi aux élections générales prévues au printemps prochain. Il demeure le leader politique le plus puissant en Inde, ayant renforcé son autorité et son influence politique et populaire depuis son accession au pouvoir en 2014, au point d’être accusé d’instaurer un régime dictatorial au détriment de la démocratie indienne.

D’aucuns se plaisent à comparer Modi aux anciens Premiers ministres indiens, Jawaharlal Nehru et Indira Gandhi, deux figures historiques qui ont profondément influencé la politique, l’économie et la société indiennes. En effet, Nehru et Gandhi ont dirigé l’Inde à travers des périodes délicates de son histoire, laissant derrière eux un héritage politique et économique remarquable.

Cependant, la méthode de gouvernance de Modi diffère considérablement de la leur. Et pour cause: ce dernier vise à imposer les préceptes de son parti et sa vision politique et idéologique à l’ensemble de la population indienne. Ainsi, il cherche à contrôler les médias, le système judiciaire et toutes les institutions, faisant fi du principe de la séparation des pouvoirs, de leur coopération et de leur équilibre, qui sont au cœur du fonctionnement constitutionnel et démocratique.

Bien que Modi mène une désintégration méthodique des institutions, sa popularité auprès des masses reste élevée, soulevant ainsi plusieurs questions relatives à la composition sociale de l’Inde et au niveau de conscience de la population quant aux risques découlant des mesures politiques mises en œuvre et leurs implications sur l’avenir de la démocratie indienne. Partant, il est clair que l’Inde traverse une période politique critique.

Selon Worldometer, un site Web de référence fournissant des compteurs et des statistiques en temps réel sur divers sujets, la population actuelle de l’Inde s’élève à 1,435 milliard en ce début de 2024, représentant 17,76% de la population mondiale. Ces chiffres placent l’Inde en concurrence directe avec la Chine pour le titre du pays le plus densément peuplé au monde.

En effet, la densité de population en Inde est de 481 individus par kilomètre carré, répartis sur une superficie totale de 2.973.190 kilomètres carrés.

Par conséquent, gérer un État avec une telle pression démographique constitue un défi majeur. Cela nécessite le développement de mécanismes politiques et constitutionnels réguliers pour garantir une prise de décision proactive et efficace, évitant ainsi les retards, les paralysies ou les obstructions. En réalité, tout retard dans la prise de décision a souvent des répercussions négatives sur la société, en particulier sur ses diverses composantes et classes, notamment les segments pauvres piégés dans des cycles de misère persistante difficile à surmonter.

Par ailleurs, ses opposants politiques, qui cherchent à minimiser son pouvoir politique allant jusqu’à le taxer de populisme à l’instar de l’ancien président américain Donald Trump, ne peuvent nier son rôle avancé et réussi dans la mobilisation continue du soutien populaire, notamment parmi les couches les plus défavorisées. Cela constitue un défi majeur pour tout Premier ministre en Inde, compte tenu de l’ampleur de la souffrance et de la croissance exponentielle de la population, comme précédemment souligné.

Néanmoins, Modi sait habilement jouer sur les sentiments des citoyens en mettant en avant l’excellence de l’Inde et son influence croissante dans le monde. Il souligne avec force la position de premier plan de son pays dans les équations internationales et insiste sur le fait que l’Inde est prise en compte dans tous les dossiers politiques ou économiques sensibles, que ce soit au niveau asiatique que mondial.

Il est indéniable que l’Inde est un pays avec une histoire, un poids et une dimension politique, économique et démographique considérable. Ainsi, il est impensable d’ignorer sa position, son rôle et sa mission dans le concert des nations.