Loin de faire l’unanimité, la nomination de Mohammed Moustafa comme Premier ministre palestinien jeudi 14 mars a surtout attiré des nombreuses critiques de la part des autres factions palestiniennes, Hamas en tête.

La nomination d’un fidèle de Mahmoud Abbas au poste de Premier ministre palestinien va " renforcer les divisions " et prouve la " déconnexion de l’Autorité palestinienne de la réalité ", ont dénoncé vendredi le Hamas, le Jihad islamique et d’autres formations.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a nommé jeudi un de ses fidèles, l’économiste Mohammed Moustafa comme Premier ministre, pour tenter de renforcer son leadership affaibli et retrouver de la crédibilité.

" Former un nouveau gouvernement sans consensus national va aggraver les divisions " interpalestiniennes, met en garde le mouvement islamiste Hamas dans un communiqué publié sur son site. Le Jihad islamique et le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine, marxiste), deux formations également considérées comme terroristes par Israël, sont aussi signataires du communiqué.

La nomination du nouveau Premier ministre prouve " la profonde crise au sein de l’Autorité palestinienne et sa déconnexion de la réalité ", selon le communiqué qui dénonce le " fossé entre l’Autorité et le peuple " palestinien.

Depuis des affrontements fratricides en juin 2007, le leadership palestinien est divisé entre l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, et le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza aujourd’hui ravagée par la guerre.

Ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont critiqué le président Abbas, âgé de 88 ans et élu la dernière fois en 2005, pour son " impuissance " face aux raids israéliens dans la bande de Gaza.

Dans une lettre d’acceptation de sa mission au président Abbas, M. Moustafa s’est dit " conscient de la phase critique que traverse la cause palestinienne ", et insisté sur la nécessité d’un Etat palestinien regroupant Gaza et la Cisjordanie.

La question du rôle de l’Autorité palestinienne lorsque la guerre s’achèvera demeure une grande inconnue, en raison de son influence limitée et du refus du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’envisager un futur Etat palestinien.

Avec AFP