Les États-Unis ont pour la première fois annoncé un projet de résolution à l’ONU appelant à un " cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages " dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, où les bombardements incessants israéliens ont fait des dizaines de morts ces dernières heures.

L’annonce des États-Unis, alliés historiques d’Israël, a été faite mercredi par le secrétaire d’État Antony Blinken en Arabie saoudite, première étape de sa nouvelle tournée au Moyen-Orient qui l’a mené jeudi en Égypte avant une visite vendredi en Israël.

Depuis le début de la guerre, les États-Unis avaient mis leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à des cessez-le-feu immédiats et durables.

Au total, les États-Unis ont opposé leur veto à trois résolutions de cessez-le-feu du Conseil de sécurité depuis le 7 octobre.

Le 18 octobre, les États-Unis ont opposé leur veto à une proposition qui appelait à une pause humanitaire dans les combats. Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine auprès des Nations unies, a justifié ce veto en déclarant : " nous sommes sur le terrain pour faire de la diplomatie… nous devons laisser cette diplomatie se dérouler ".

Le 8 décembre, les États-Unis ont opposé leur veto à une proposition appelant à un " cessez-le-feu humanitaire immédiat ", estimant qu’un cessez-le-feu inconditionnel était à la fois " irréaliste " et " dangereux ".

Plus récemment, le 20 février, les États-Unis ont opposé leur veto à la résolution de l’Algérie appelant à un cessez-le-feu " immédiat ", déclarant que cela pourrait compromettre les négociations en cours.

Cette nouvelle proposition américaine, telle que vue par l’AFP, souligne " la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de toutes les parties, permettre l’acheminement de l’aide humanitaire essentielle et alléger les souffrances… en conjonction avec la libération des otages encore détenus ".

Face à la catastrophe humanitaire à Gaza où la majorité des 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine selon l’ONU, les Américains intensifient leurs efforts pour parvenir à une trêve qui permettrait l’entrée dans le territoire assiégé par Israël de plus importantes aides humanitaires.

" Bien sûr, nous nous tenons aux côtés d’Israël et son droit à se défendre (…) mais en même temps, il est impératif que les civils qui sont en danger et qui souffrent si terriblement – que nous nous focalisions sur eux, que nous faisions d’eux une priorité ", a dit M. Blinken à Al Hadath.

Parallèlement à la tournée de M. Blinken, des pourparlers ont lieu à Doha sur une trêve impliquant les médiateurs internationaux -États-Unis, Qatar, Égypte.

" Je pense que le fossé se réduit et qu’un accord est tout à fait possible ", a dit M. Blinken à Al Hadath, alors qu’un responsable du Hamas a affirmé mercredi que la réponse d’Israël à la proposition de trêve de son mouvement était " globalement négative " et pourrait " conduire les négociations vers l’impasse ".

L’armée israélienne a indiqué jeudi avoir tué " plus de 140 " combattants palestiniens dans la zone de l’hôpital Al-Chifa de la ville de Gaza, sur lequel il a lancé une opération lundi avant l’aube.

" Depuis le début de l’opération, plus de 140 terroristes ont été éliminés dans la zone de l’hôpital ", a-t-elle indiqué dans un communiqué, en précisant que plus de 50 avaient été tués au cours de la dernière journée de combats.

Les relations son tendues entre les alliés américain et israéliens, les États-Unis poussant Israël à un cessez-le-feu et l’appelant à ne pas lancer une offensive terrestre d’envergure sur Rafah qui conduirait selon eux " à plus de victimes innocentes, aggraverait la situation humanitaire (…) et isolerait encore plus Israël ".

Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahou ne cesse de répéter qu’une telle opération est nécessaire pour atteindre son objectif de " vaincre " le Hamas, qu’il considère comme un groupe terroriste de même que les États-Unis et l’Union européenne.

Avec AFP