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Certains observateurs estiment que les relations entre les États-Unis et Israël font actuellement face à des changements significatifs en raison du conflit qui fait rage dans la bande de Gaza, entraînant des pertes humaines depuis plus de cinq mois, sans perspective de résolution. Cependant, d’autres pensent que ces tensions ne représentent qu’un nuage passager entre ces deux alliés stratégiques et ne menacent pas leur relation solide.

Alors que les positions politiques du président américain Joe Biden et de son administration sont de plus en plus marquées concernant le conflit en cours à Gaza, cette intensification n’a pas encore franchi un point de non-retour et n’a en rien altéré la complexité des relations entre les deux pays et leur dynamique dans l’ère post-guerre.

Dans ce contexte, Washington a accordé à Tel-Aviv plusieurs délais sans contrepartie, lui fournissant une couverture politique et militaire importante pour que ce dernier puisse "se défendre". De plus, le pont aérien d’aides militaires a été interrompu, en particulier pendant les deux premiers mois du conflit. Cependant, ces mesures se sont avérées insuffisantes pour Israël, qui a systématiquement ignoré les appels de la communauté internationale condamnant ses actions, notamment le ciblage des civils, des hôpitaux, des écoles et des universités, ainsi que la famine provoquée à Gaza.

Israël a subi un revers majeur dans le conflit, perdant le soutien international qu’il avait initialement reçu, lorsque de nombreux dirigeants du monde entier, y compris des chefs d’État, se sont rendus en Israël pour rencontrer Benjamin Netanyahou. En effet, Israël n’a pas réussi à obtenir la libération de prisonniers en dehors des échanges convenus et de nombreux otages israéliens ont été tués en captivité lors des bombardements indiscriminés de la bande, rendant certaines zones inhabitables.

Le premier signe de changement de la part de Washington envers Tel-Aviv pourrait être son abstention à utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies, entraînant l’adoption de la résolution 2728. Pour la première fois, le président américain a demandé au Premier ministre israélien un cessez-le-feu et de prendre des mesures spécifiques et tangibles pour atténuer les dommages causés aux civils. Il a également laissé entendre la possibilité que son pays reconsidère son soutien inconditionnel à la guerre israélienne à Gaza. Cette décision intervient alors que la pression augmente de la part des démocrates influents concernant les conditions de vente d’armes à Israël, notamment avec un nombre de victimes dépassant les 33.000, selon le ministère de la Santé à Gaza.

Cependant, jusqu’à présent, cela ne signifie pas que Washington est en passe de changer radicalement ses positions à l’égard d’Israël, surtout avec l’élection présidentielle qui aura lieu cette année. Le point de vue exprimé par le coordinateur du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, confirme qu’aucune mesure concrète n’a encore été prise. Dans ce contexte, ce dernier a déclaré: "Nous surveillerons de près la mise en œuvre par les Israéliens des engagements qu’ils ont pris et s’il n’y a pas de changements dans leur politique et leurs méthodes, il y aura des changements dans notre politique et nos méthodes."

Bien que les positions américaines puissent représenter le début d’une pression, elles restent largement insuffisantes pour mettre fin à une guerre aussi violente et cruelle, ayant entraîné des pertes humaines considérables parmi les civils innocents.